La Chine a mis en service, vendredi 27 novembre, son premier réacteur nucléaire 100% « made in China ». Une première symbolique pour Pékin, qui se rêve en leader mondial de la lutte pour le climat, et un enjeu stratégique pour le régime chinois.
C’est un grand pas que vient de faire Pékin dans sa volonté d’indépendance en matière de nucléaire vis-à-vis de la technologie occidentale. Baptisé Hualong One, le premier réacteur nucléaire construit par la Chine peut produire jusqu’à 10 milliards de kilowattheures d’électricité chaque année, et réduire de 8,16 millions de tonnes les émissions de carbone, selon la Corporation nationale chinoise du nucléaire (CNNC). Les travaux avaient débuté en 2015.
Jusqu’ici, Pékin misait sur la coopération avec d’autres puissances étrangères pour les réacteurs de nouvelle génération mais ce changement de stratégie s’intègre dans la volonté chinoise de renforcer son autonomie dans les secteurs stratégiques, dans un contexte international compliqué par les tensions commerciales avec les États-Unis.
C’est aussi un premier pas de la Chine dans sa quête pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2060, objectif annoncé en grande pompe il y a quelques semaines par le président Xi Jinping à la tribune virtuelle des Nations unies.
Jusqu’ici, les centrales nucléaires chinoises étaient reléguées au second plan, ne fournissant que 5% des besoins électriques du pays en 2019. Mais cela devrait changer rapidement. On estime que Pékin devrait doubler la France en 2022 pour devenir la deuxième puissance dans ce secteur derrière les États-Unis. La Chine dispose pour le moment de 47 centrales nucléaires d’une capacité totale de 48,75 millions de KW, au troisième rang derrière les États-Unis et la France.
RFI