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Publié Le 7 décembre, 2020 1:43 pm

Au cours des quinze dernières années, deux des patrons les plus en vue au monde, Elon Musk et Jeff Bezos, ont nourri une rivalité féroce. Les deux dirigeants se sont affrontés sur leurs ambitions spatiales respectives — Elon Musk dirige SpaceX, tandis que Jeff Bezos est propriétaire de Blue Origin — mais cela ne s’est pas arrêté là. Elon Musk a reproché au fondateur d’Amazon de gérer ce qu’il considérait comme un monopole, et l’a traité d’imitateur lorsqu’il a commencé à s’intéresser aux voitures autonomes.

Elon Musk et Jeff Bezos sont deux des dirigeants les plus puissants du monde. Jeff Bezos est actuellement la personne la plus riche de la planète et dirige l’empire tentaculaire d’Amazon tout en s’impliquant dans la quête de Blue Origin pour envoyer des gens sur la Lune. Elon Musk est un double DG, qui dirige les entreprises Tesla et SpaceX. Au fil des ans, leur rivalité pas si subtile a même fait place à des prises de bec sur Twitter et à des invectives.

Aujourd’hui, leur concurrence s’intensifie d’une nouvelle manière : la richesse d’Elon Musk a grimpé en flèche ces dernières semaines pour dépasser 128 milliards de dollars (105 milliards d’euros), faisant de lui l’une des personnes les plus riches au monde — derrière Jeff Bezos.

Voici comment la rivalité entre les deux entrepreneurs a débuté, ainsi que ce qui s’est passé depuis.

Jeff Bezos avait lancé Amazon cinq ans auparavant, et la société était entrée en Bourse en 1997. Mais Amazon n’était pas encore le mastodonte que nous connaissons aujourd’hui — il a fallu des années avant que la société ne lance Prime, ne lance son propre service de streaming, ou ne crée son service de cloud computing, Amazon Web Services.

Mais le fondateur de la firme a toujours été intéressé par l’espace. En 1982, après avoir été major de sa promotion au lycée, il avait déclaré au Miami Herald qu’il voulait créer des colonies spatiales pour des millions de personnes. C’est dans cet intérêt de longue date qu’il a lancé Blue Origin en 2000, une nouvelle startup axée sur les vols spatiaux habités.

Elon Musk était déjà multimillionnaire, mais il n’était pas encore devenu DG de Tesla.

Au moment où Jeff Bezos lançait Blue Origin, Elon Musk avait déjà vendu Zip2, une startup qu’il avait lancée avec son frère, Kimbal, à Compaq, pour environ 300 millions de dollars. Il était en train de créer PayPal, qui sera plus tard vendue à eBay pour 1,5 milliard de dollars. Le natif de Pretoria a gagné environ 160 millions de dollars grâce à la vente de PayPal et a utilisé cet argent pour lancer SpaceX en 2002.

« Au début, je ne laissais même pas mes amis investir parce que tout le monde perdait son argent », a déclaré Elon Musk lors d’une interview à South by Southwest en 2018. « J’ai jugé que je préférais perdre mon propre argent. »

La rivalité entre les deux hommes commence en 2004, lorsqu’ils se sont rencontré à un dîner.

En 2004, Blue Origin et SpaceX n’en étaient encore qu’à leurs balbutiements — aucune des deux sociétés n’avait encore effectué de lancement. Mais cela n’a pas empêché la rivalité de naître : lorsque les deux sociétés se sont rencontrées pour discuter de leurs ambitions respectives en matière de fusées réutilisables, cela ne s’est apparemment pas bien passé.

« J’ai fait de mon mieux pour donner de bons conseils, qu’il a largement ignorés », a déclaré Elon Musk après la réunion, selon le livre de Christian Davenport, « The Space Barons« .

À partir de 2004, Elon Musk et Jeff Bezos ont semblé se tenir à l’écart. Mais leur rivalité s’est poursuivie en 2013, lorsque la location d’un pas de tir de la NASA a suscité la controverse.

En 2013, SpaceX a tenté d’obtenir l’utilisation exclusive d’un pas de tir de la NASA. Blue Origin (avec son rival United Launch Alliance) a déposé une plainte officielle auprès du gouvernement pour empêcher SpaceX d’utiliser le lanceur. Jeff Bezos a proposé de le convertir « en un port spatial commercial disponible pour toutes les sociétés de lancement ». Elon Musk a qualifié cette initiative de « fausse tactique de blocage » et s’en est pris une nouvelle fois à Blue Origin.

« [Blue Origin] n’a pas encore réussi à créer un vaisseau spatial suborbital fiable, malgré plus de dix ans de développement », avait alors déclaré Elon Musk à Space News. « S’ils se présentent d’une manière ou d’une autre dans les cinq prochaines années avec un véhicule qualifié selon les normes de la NASA pour l’évaluation des humains et pouvant s’amarrer à la Station spatiale, ce que la plateforme 39A est censée faire, nous répondrons volontiers à leurs besoins ».

« Franchement, je pense que nous sommes plus susceptibles de découvrir des licornes dansant dans le réacteur », a-t-il ajouté. SpaceX a finalement obtenu le droit de prendre en charge la plateforme.

En 2014, les deux entreprises se sont lancées dans une bataille de brevets lorsque Blue Origin a obtenu un brevet de barges de récupération en haute mer, qui sont utilisées pour le débarquement des lanceurs de fusée. SpaceX a déposé une plainte pour invalider le brevet.

La fusée Falcon 9 de Space X à bord de sa plate-forme d’atterrissage.
 BRUCE WEAVER/AFP via Getty Images

Le fait que Blue Origin soit propriétaire du brevet signifierait que SpaceX devrait payer pour utiliser la technologie. SpaceX a fait valoir que la science contenue dans le brevet était de « vieille école », étant donné que le concept de barge de récupération existe depuis des décennies.

Un juge a donné raison à SpaceX, ce qui a conduit Blue Origin à retirer la plupart des revendications du brevet.

Ces dernières années, Elon Musk et Jeff Bezos se sont davantage affrontés en public, et notamment sur Twitter.

Les deux dirigeants n’ont pas manqué de se brouiller, le plus souvent au sujet des fusées réutilisables. Après que Blue Origin a réussi à faire atterrir sa fusée New Shepard en 2015, Jeff Bezos a tweeté une vidéo la qualifiant de « la plus rare des bêtes – une fusée d’occasion ».

Elon Musk lui a répondu, en pointant que SpaceX avait réalisé l’exploit trois ans auparavant.

Lorsque SpaceX a fait atterrir son vaisseau spatial Falcon 9, Jeff Bezos a profité de l’occasion pour répliquer sur Twitter.

Mais la querelle ne porte pas seulement sur leurs ambitions spatiales. Elon Musk a critiqué les pratiques d’embauche de Blue Origin et s’est moqué de Jeff Bezos lors d’interviews.

Elon Musk a déclaré à sa biographe, Ashlee Vance, que Blue Origin a tenté à plusieurs reprises d’arracher des talents à SpaceX.

« Blue Origin fait ces frappes chirurgicales sur des talents spécialisés en leur offrant de doubler leur salaire », déclarait le milliardaire dans l’ouvrage en 2015. « Je pense que c’est inutile et un peu grossier. » Elon Musk a également révélé que SpaceX a mis en place un filtre d’e-mail pour les mots « blue » et « origin », selon Space News.

Lorsque la BBC l’a interrogé sur Jeff Bezos en 2016, il a feint de ne pas saisir la question : « Jeff qui ? »

Le DG de Tesla est connu pour son franc-parler sur Twitter, qui a donné lieu à plusieurs piques contre Jeff Bezos.

Elon Musk a traité à plusieurs reprises et publiquement Jeff Bezos d' »imitateur » — après qu’Amazon a annoncé son plan de lancement de satellites de transmission d’Internet, puis lorsque Amazon a acquis la société de taxis autonomes Zoox.

Il s’est également moqué du fondateur d’Amazon en 2019 après le dévoilement de Blue Moon, un concept de véhicule d’alunissage. « Mettre le mot ‘Blue’ sur une balle est une marque douteuse », a-t-il tweeté. Elon Musk a ensuite fait une montage d’un article du New York Times en changeant le nom de « Blue Moon » en « Blue Balls ». « Oh arrêtez d’aguicher, Jeff ? », s’est amusé Elon Musk. L’expression argotique « blue balls » (« boules bleues », en français) désigne la douleur que les hommes peuvent ressentir au niveau des testicules après une excitation sexuelle non suivie par une éjaculation.

Jeff Bezos s’est de son côté moins épanché sur son aversion pour Elon Musk et SpaceX, mais il a fait des commentaires voilés concernant les plans de la société.

Si Jeff Bezos ne s’en est pas pris directement à son adversaire, il a visé la plus grande ambition de ce dernier : coloniser Mars. Le but du fondateur d’Amazon est d’amener les humains sur la Lune, et il a décrit l’idée d’atteindre Mars comme « peu motivante ».

« Allez vivre au sommet du mont Everest pendant un an d’abord et voyez si vous aimez ça, parce que c’est un paradis comparé à Mars », a déclaré Jeff Bezos en 2019. Lors de sa présentation pour Blue Moon, il a fait référence aux ambitions martiennes de SpaceX une fois de plus, en titrant une diapositive sur Mars « FAR, FAR AWAY » (Très, très loin.).

En juillet lors d’une interview accordée au New York Times, Elon Musk s’en est encore pris à Jeff Bezos, cette fois-ci à propos de son âge.

Dans une interview accordée au New York Times, le fondateur de SpaceX, 49 ans, a profité de l’occasion pour commenter Blue Origin, laissant entendre que Jeff Bezos, 56 ans, est trop vieux et Blue Origin trop lent pour faire de réels progrès.

« Le rythme des progrès est trop lent et le nombre d’années qu’il lui reste n’est pas suffisant, mais je suis quand même content qu’il fasse ce qu’il fait avec Blue Origin », a affirmé Elon Musk.

Bien que l’espace apparaisse comme le principal point de discorde entre les deux hommes, Elon Musk a fait d’autres remarques acerbes sur Amazon, en qualifiant récemment la société de monopole.

Le PDG de Tesla, Elon Musk, quitte le tribunal fédéral de Manhattan après une audience devant la Securities and Exchange Commission (SEC) à New York, aux États-Unis, le 4 avril 2019. 
 REUTERS/Brendan McDermid/File Photo

Après le refus du service d’édition d’Amazon de publier un livre sur le coronavirus de l’écrivain Alex Berenson, Elon Musk a tweeté à Jeff Bezos que la situation était « folle » et a appelé à la rupture avec Amazon.

Ces commentaires ont fait suite au refus du service Kindle Direct Publishing d’Amazon de publier le livre d’Alex Berenson intitulé « Unreported Truths about COVID-19 and Lockdowns » (ou « Vérités non-dites sur le Covid-19 et les confinements », non publié en France). L’auteur a tweeté une capture d’écran d’un e-mail qu’il dit avoir reçu d’Amazon et a déclaré que la société avait « censuré » son livre. La capture d’écran montre un message de la maison d’édition, expliquant que le livre n’était pas conforme à ses directives.

Amazon a ensuite déclaré à Business Insider US que le livre avait été retiré par erreur et qu’il serait rétabli.

Mais les deux hommes ont continué à progresser — et à accroître leur fortune respective — même si leur rivalité perdure.

En mai, SpaceX a réalisé une première historique : l’entreprise a réussi à envoyer deux astronautes de la NASA dans l’espace. « C’est un rêve devenu réalité pour moi et pour tout le monde chez SpaceX », avait alors déclaré Elon Musk. « Je n’avais même pas rêvé que cela se réalise. »

En novembre, la société s’est à nouveau associée à la NASA pour envoyer quatre astronautes vers la Station spatiale internationale, le premier vol spatial humain « opérationnel » de SpaceX.

Pendant ce temps, son autre entreprise-phare, Tesla, a atteint des sommets historiques sur le marché boursier. Elon Musk est maintenant la deuxième personne la plus riche du monde, avec une fortune de plus de 128 milliards de dollars, alors que la valeur boursière de Tesla se rapproche des 500 milliards de dollars (410 milliards d’euros).

Le PDG d’Amazon reste la personne la plus riche du monde avec une fortune de plus de 182 milliards de dollars (150 milliards d’euros). Alors que Jeff Bezos fait l’objet d’une surveillance gouvernementale en raison du comportement potentiellement anticoncurrentiel d’Amazon, la société continue de prospérer. Son dernier bilan financier a permis à Amazon de dépasser les attentes de Wall Street en termes de revenus et de bénéfices en raison de la hausse continue des achats en ligne pendant la pandémie.

Quelle que soit la rivalité entre Jeff Bezos et Elon Musk, les deux magnats ne cesseront pas de se faire concurrence de sitôt. Ces jours-ci, leurs entreprises soumettent toutes deux à la NASA des projets d’alunisseurs en vue d’une mission visant à ramener des humains sur la Lune d’ici 2024.

businessinsider




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