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Publié Le 24 mars, 2021 2:39 pm

La Tunisie est le premier pays du Maghreb et le sixième d’Afrique à fabriquer son propre satellite, selon le site spécialisé Space in Africa. L’Afrique du Sud, l’Égypte ou le Ghana, entre autres, sont entrés dans ce club très fermé. Challenge One est le premier satellite africain millésimé 2021, portant le nombre total de satellites africains à 43. Un seul satellite a été lancé par le continent en 2020, tandis que huit l’avaient été en 2019.

Le lancement par la fusée Soyouz-2 est intervenu dans les premières heures de la journée de jeudi depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan. Il était initialement prévu samedi dernier, date du 65e anniversaire de l’indépendance tunisienne, mais les tirs de fusée obéissent à tellement de contraintes techniques et météorologiques (comme ce fut le cas) que le calendrier des tirs est rarement respecté. La mise en orbite est intervenue à 10 h 20 UTC.

Un satellite fabriqué 100 % localement

Le décollage a été suivi depuis Tunis par le président tunisien Kaïs Saïed dans les locaux de TelNet, la société privée tunisienne d’aérospatiale et de télécommunications. « Notre richesse réelle est la jeunesse qui peut faire face aux obstacles », a déclaré M. Saïed, soulignant que la Tunisie, empêtrée dans une crise sociale et politique, ne manquait pas de ressources mais de « volonté nationale ». Plusieurs milliers d’ingénieurs quittent chaque année la Tunisie pour travailler à l’étranger. L’équipe de Challenge One a notamment été appuyée par des ingénieurs tunisiens expatriés, dont l’un a participé à la récente mission de la Nasa sur Mars. Le lancement de ce satellite made in Tunisia est un signal fort pour la communauté scientifique nationale. Notons que TelNet maîtrise à la fois la réalisation d’un satellite, mais aussi son exploitation depuis la salle centrale des opérations spatiales et de contrôle du satellite. Seule la mise en orbite a été négociée avec l’opérateur russe de lancements commerciaux de fusées Soyouz-2, GK Launch Services.

Challenge One appartient à la classe des nanosatellites, pesant de l’ordre de 10 kg, donc peu coûteux à lancer (8 000 à 10 000 euros le kg). Il vise un marché de télécommunications de pointe avec l’Internet des objets. Thermomètres, hygromètres ou capteurs de pollution connectés, microprocesseurs de localisation, ce satellite expérimental est destiné à récolter les données collectées par ces appareils pour y avoir accès en temps réel, même dans une zone terrestre sans couverture Internet. Il doit disposer d’une capacité de transmission de 250 kb/s sur 550 km, selon TelNet. C’est l’un des premiers à utiliser dans l’espace un protocole de transmission de données déjà utilisé sur Terre, nommé LoRa, ce qui permet de connecter via satellite des objets existants en ne changeant que l’antenne. C’est en quelque sorte un démonstrateur destiné à valider des technologies, car les résultats du Challenge ONE by Telnet seront ensuite utilisés pour créer une constellation de 30 satellites.

Effervescence

Le satellite tunisien n’était pas seul lors du tir de Soyouz-2. Un autre nanosatellite SIMBA (System for Improving Monitoring of the Behavior of Wild Animals) est également lancé à ses côtés. L’équipe du projet satellite SIMBA comprend des étudiants de l’université Sapienza de Rome, de l’université de Tel-Aviv (Israël) et de l’université de Nairobi (Kenya). SIMBA suivra le comportement des animaux du parc national du Kenya dans leur habitat naturel. À cet effet, des capteurs spéciaux doivent être placés sur certains animaux d’espèces et de tailles diverses (des oiseaux aux grands mammifères), et le petit satellite relaiera des informations sur leur migration.

Le Point




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