Microsoft vient de rejoindre Apple dans le club fermé des entreprises avec une capitalisation boursière de 2 000 milliards de dollars. La société a réalisé l’exploit 2 ans et 2 mois après avoir atteint une capitalisation boursière de 1 000 milliards de dollars en avril 2019, notons qu’il lui a fallu 44 ans pour atteindre ce premier jalon.
Apple a été la première entreprise américaine à l’atteindre, en août 2020. À ce moment, Microsoft et Amazon suivaient Apple comme les sociétés américaines les plus précieuses cotées en bourse, chacune avec environ 1 600 milliards de dollars. Elles étaient suivies par Alphabet, le propriétaire de Google, qui était à un peu plus de 1 000 milliards de dollars.
Comme pour Microsoft, il a fallu deux ans à Apple entre le moment où l’entreprise a atteint les 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière et celui où elle a atteint les 2 000 milliards de dollars. La situation était particulièrement remarquable parce que la capitalisation boursière d’Apple était inférieure à 1000 milliards de dollars en mars 2020, lorsque les craintes d’une récession induite par le coronavirus ont eu des répercussions sur les actions à tous les niveaux.
Mais bien que le coronavirus ait créé des difficultés économiques pour de nombreuses entreprises et travailleurs, le contexte a été une aubaine pour Apple et d’autres grandes entreprises technologiques ; les personnes confinées se sont tournées vers la technologie pour disposer d’appareils et de services numériques leur permettant de travailler ou étudier de chez eux, d’effectuer des commandes (boissons, nourriture, vêtements, etc.) et bien d’autres choses encore.
La conséquence ? Apple a enregistré des revenus et des bénéfices solides à son dernier trimestre qui s’est terminé en juin. La société a réalisé un chiffre d’affaires de près de 60 milliards de dollars, en hausse de 11% par rapport au même trimestre un an plus tôt. Les bénéfices étaient de 11,2 milliards de dollars, contre 10 milliards de dollars un an plus tôt. Pour le trimestre de janvier à mars, période au cours de laquelle de nombreuses entreprises ont été contraintes de réduire leurs activités, Apple a déclaré des revenus de 58 milliards de dollars, en légère hausse par rapport à l’année précédente.
De façon plus générale, les entreprises technologiques et d’autres poids lourds ont atteint des niveaux records pendant la pandémie de coronavirus, les consommateurs s’appuyant davantage sur le commerce électronique, le streaming vidéo et d’autres services qu’ils fournissent. Les investisseurs parient que ces sociétés sortiront de la pandémie plus fortes que leurs concurrents plus petits, certains considérant même leurs actions volatiles comme des valeurs refuges.
Il n’a fallu que 10 mois à Microsoft pour rejoindre Apple sur le podium des 2 000 milliards de dollars de capitalisation. Les performances dépassent même les prévisions des analystes les plus optimistes, l’analyste de Wells Fargo Securities, Philip Winslow, prédisant en juin 2020 que Microsoft atteindra une capitalisation boursière d’environ 2 000 milliards de dollars en deux ans.
Une autre grande enseigne technologique de la région de Seattle, Amazon, évalué mardi à 1,77 billion (1 770 milliards, à ne pas confondre avec 1,7 billion dans le système anglophone qui correspond à 1,7 milliard en français) de dollars, se rapproche également du club des entreprises valant 2 000 milliards de dollars.
L’action Microsoft était en hausse de 1,1% mardi et est en hausse de plus de 20% cette année.
La société continue de voir une demande croissante pour ses services cloud alors que la pandémie a accéléré l’adoption de la technologie. Il a dépassé les attentes trimestrielles avec 41,7 milliards de dollars de revenus pour le trimestre de mars, en hausse de 19% d’une année sur l’autre (sa plus forte croissance de revenus depuis 2018) et des bénéfices de 15,5 milliards de dollars, en hausse de 44%.
Un rapport de Wedbush le mois dernier prévoyait une croissance supplémentaire pour Microsoft, la dynamique du cloud d’Azure « encore à ses débuts » et la société « solidement positionnée pour gagner plus de parts de marché par rapport à AWS dans cette course aux armements dans le cloud ».
« Avec des effectifs qui devraient se concentrer fortement sur le télétravail, nous pensons que le passage au cloud commence tout juste à franchir sa prochaine étape de croissance à l’échelle mondiale », a écrit l’analyste de Wedbush, Dan Ives. « Nous pensons que cela profite de manière disproportionnée au pilier du cloud de Redmond, car Nadella & Co. est très bien positionné dans son cœur d’entreprise pour déployer davantage son Azure/Office 365 en tant qu’épine dorsale et artère du cloud ».
Microsoft continue également d’investir massivement dans son activité de jeux ; ajouter de nouvelles fonctionnalités à son logiciel de collaboration Teams*; et reste actif dans le domaine des fusions et acquisitions avec son acquisition de 19,7 milliards de dollars de Nuance Communications et son intérêt pour Discord et Pinterest.
Cette semaine, l’attention se tourne vers le système d’exploitation Windows de l’entreprise. Le PDG de Microsoft, Satya Nadella, et le directeur des produits, Panos Panay, devraient s’exprimer jeudi lors d’un événement où Microsoft promet de « dévoiler la prochaine génération de Windows ».
Microsoft a également été en mesure d’éviter le même examen réglementaire auquel sont confrontés d’autres grandes enseignes de la technologie, notamment Amazon, Apple, Google et Facebook.
Durant l’écriture de ces lignes, Apple est évalué à 2 322 milliards de dollars, Amazon à 1 767 milliards de dollars, Alphabet de Google à 1 639 dollars et Facebook à 961 milliards de dollars.
Source : Google Finances (Microsoft), NASDAQ