Le Sénégal vient d’inaugurer mardi un immense data center ultramoderne. Le but : obtenir son indépendance numérique. Et pour cela le pays peut compter son un ami très généreux : la Chine.
Le Sénégal mise sur la Chine pour Internet. Le président sénégalais Macky Sall a inauguré mardi 22 juin un data center de 1 000 m² à Diamniadio, à la sortie de la capitale, Dakar. C’est le premier de ce genre au Sénégal et le 100e en Afrique. L’objectif est de faire en sorte que son pays dispose d’un internet souverain.
Le complexe ultramoderne d’une valeur de 15 millions d’euros a été inauguré en grande pompe avec, sur la tribune, plusieurs personnalités chinoises comme le vice-président Afrique de l’entreprise Huawei ou encore l’ambassadeur de Chine en personne, Han Xiao, venu dire dans son discours toute l’affection qu’il porte à son ami africain Macky Sall : « C’est avec une immense joie que je me présente aujourd’hui à l’inauguration du data center national. Je tiens à préciser au nom du gouvernement chinois mes sincères félicitations pour cette réalisation de la coopération sino-sénégalaise en matière d’information numérique. »
Des marques d’affections rendues par le président sénégalais : « Je vous prie de bien vouloir transmettre à mon ami le président chinois Xi Jinping, mes sincères remerciements et ma gratitude pour sa disponibilité et son soutien constants. » Et le président de rappeler : « Depuis que j’ai été élu à la tête du pays, jamais la Chine n’a différé une demande que je lui ai faite. Toutes les demandes, tous les projets que j’ai soumis à la Chine ont été pris en charge et financés. »
Généreux envers le Sénégal, la Chine a effectivement investi dans le numérique, les routes, mais pas seulement, puisque le pays a également offert des vaccins anti-Covid. Selon Wadii Bougar,, patron d’IB Sénégal, une entreprise spécialisée dans le secteur, la Chine se positionne dans un domaine clef de l’avenir en Afrique et ce au détriment de la France, de plus en plus absente : « Je crois que la Chine se positionne de manière très stratégique en Afrique alors qu’au même moment on voit un retard et même un recul de la France. »
Toujours selon ce chef d’entreprise, la France qui a été présente et qui a tissé des liens historiques avec les pays africains, en particulier les pays francophones, « se retire malheuresement petit à petit en laissant le champ ouvert aux Chinois. Dans d’autres pays, il y a aussi les Russes. Ça veut vraiment dire beaucoup de choses. »
Avec FranceInfo