Il paraît que l’argent n’a pas d’odeur… En Corée, des toilettes transforment les matières fécales humaines en argent numérique.
Le temps c’est de l’argent et en Corée du Sud, celui passé sur la cuvette des toilettes peut permettre d’en gagner. C’est en se basant sur nos besoins de « grosse commission » que le professeur Cho Jae-weon, de l’Université nationale de sciences et de technologies d’Ulsan (UNIST) et directeur de recherche au Waldon Center, a eu l’idée de créer une monnaie numérique. Son concept baptisé Feces Standard Money permet de transformer les matières fécales en une monnaie virtuelle portant le nom de Ggool. Rien à voir avec le géant d’Internet, ce mot signifie « miel » en coréen. Et c’est la décomposition de nos excréments qui développe le précieux nectar.
Toujours dans le registre des fleurs et des abeilles, le professeur a mis au point trois toilettes qu’il a appelées BeeVi, la contraction d’abeille et vision. Les cuvettes viennent aspirer les excréments dans un réservoir où ils se transforment en méthane par décomposition. Le gaz est ensuite brûlé pour être utilisé comme bioénergie. Celle-ci pourrait être employée pour faire chauffer de l’eau, mais aussi pour créer cette monnaie virtuelle Ggool. Comme rien ne se perd vraiment, les ultimes déchets peuvent être utilisés comme fumier.
Après chaque passage sur le trône, on peut ainsi scanner un QR-Code pour collecter un maximum de 10 Ggool par jour. 10 Ggool, c’est l’unité monétaire qui correspondrait à notre production moyenne quotidienne de matière fécale selon le professeur. Une valeur que tout le monde, quel que soit sa condition sociale ou son âge, peut générer souligne le scientifique. Avec cette monnaie, il est possible de faire ses courses au Ggool Market, une boutique de l’université et dans une vingtaine de magasins d’Ulsan affiliés à ce programme. Environ 1.000 personnes qui participent à ce projet en passant aux toilettes utilisent cette monnaie pour « alimenter la machine » et se payer un café, une soupe de nouilles, ou des fruits.
Plus que l’histoire de cet argent pas aussi sale qu’on pourrait l’imaginer, c’est la production quotidienne en énergie qu’une personne peut générer en passant aux toilettes qui étonne. Ainsi, les 500 grammes de matières fécales expulsées en moyenne par une personne, permettent de produire environ 0,5 kWh d’électricité d’après les calculs du savant. Une quantité d’énergie qui pourrait faire rouler une voiture électrique sur une distance de 1,2 kilomètre selon lui.
Futura