Le milliardaire s’est attaqué à une hypothétique proposition de loi américaine, qui pourrait prochainement imposer les plus-values latentes des ultra-riches.
Avec Elon Musk, de grandes décisions sont souvent prises sur un coup de tête. Ou, comme le cas suivant, sur un coup de gueule. L’homme le plus riche du monde n’est guère convaincu par le projet du gouvernement américain d’imposer les plus-values latentes qui dorment dans les portefeuilles d’actions des ultra-riches – encore à l’état embryonnaire – afin de financer les vastes plans d’investissements de Joe Biden.
« Ces derniers temps, on a beaucoup parlé des gains non réalisés comme moyen d’évasion fiscale », a critiqué samedi Elon Musk, sur Twitter, visiblement touché dans son orgueil. « Je ne prends pas de salaire en espèces ou de bonus de n’importe où. Je n’ai que des actions, donc la seule façon pour moi de payer des impôts personnellement est de vendre des actions », a-t-il poursuivi.
Sans grande surprise, eu égard au personnage, Elon Musk a décidé de sonder ses abonnés sur le réseau social. Doit-il, ou pas, vendre 10 % de ses parts dans Tesla, estimées au total à plus de 208 milliards de dollars (17 % de la compagnie), et sur lesquelles, il devra donc payer des impôts ? Très suivi sur la plateforme, avec 62,8 millions d’abonnés, Musk a pu compter sur la participation de 3,5 millions de votants entre samedi et dimanche. La sentence est tombée et ses suiveurs ont finalement répondu « oui » à 57,9 %.
Elon Musk n’a toutefois pas précisé quand il comptait écouler ses actions, ni comment. Mais si elle se confirmait, l’information serait une bonne nouvelle pour le Trésor américain, qui pourrait ainsi imposer le milliardaire sur la base de ces revenus, à savoir, aujourd’hui, environ 21 milliards de dollars.Forbes estime à 5 milliards le chèque qu’Elon Musk pourrait adresser aux impôts. Une somme folle, due à la récente flambée de l’action de la firme automobile Tesla, dont l’homme occupe la direction.
Celle-ci a récemment atteint 1222,09 dollars, près du triple par rapport à il y a un an. Et plus de 400 dollars au-dessus de son précédent pic de janvier 2021. Le déclic ? L’officialisation par le loueur Hertz d’une méga commande de 100 000 véhicules de la marque. La capitalisation de Tesla a, dans le même temps, dépassé un milliard de dollars.
En conséquence, la fortune d’Elon Musk a elle aussi grimpé à presque 340 milliards de dollars, en hausse de 100 milliards sur un tout petit mois. De quoi écraser la concurrence. A la deuxième place des personnalités les plus riches du monde, l’ancien PDG d’Amazon Jeff Bezos accuse 136 milliards de retards.
Attention, la manoeuvre d’Elon Musk ne veut pas dire que le milliardaire ne paye jamais d’impôts. Ou ne sera jamais amené à le faire. Comme le rappelle Reuters, le PDG de Tesla dispose de toute façon d’une option qui expirera à l’été 2022, lui permettant d’acheter 22,86 millions d’actions de la firme à seulement 6,24$ l’unité. Une opération particulièrement alléchante si elle se déroulait aujourd’hui, mais dont les importantes plus-values seraient taxées. A ce petit jeu, la facture fiscale d’Elon Musk pourrait s’élever à 15 milliards de dollars, estime le média américain CNBC. Gageons cependant qu’il pourra (facilement) s’en acquitter.
avec L’Express