Encore un domaine où le « monde d’après », qui devait émerger après la pandémie et la prise de conscience de la vulnérabilité de l’Europe face à la Chine, aura fait long feu : celui de l’innovation et des dépôts de brevets.
Après une année 2020 en léger recul, l’Office européen des brevets, l’institution publique européenne qui permet de protéger les inventions dans 44 pays, représentant 700 millions de personnes, a reçu un nombre historiquement élevé de dossiers.
Pas moins de 188 600 demandes de brevets ont été déposées en 2021, un chiffre en hausse de 4,5 % par rapport à l’année précédente. Un chiffre largement porté par les secteurs de la communication numérique, des technologies médicales et de l’informatique.La propriété intellectuelle, gage de performance des entreprises
Ces demandes de brevets émanent principalement de cinq pays : les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon, la Chine et la France. Mais, fait notable, la Chine opère une progression fulgurante dans ce classement. Elle représente 9 % des dépôts, une part multipliée par quatre sur les dix dernières années. Et, entre 2020 et 2021, le nombre de dossiers déposés par les entreprises chinoises auprès de l’OEB a augmenté de 24 %, à comparer avec la hausse plus modérée, de 5,2 % seulement, de dossiers émanant d’entreprises américaines.
Le chinois Huawei reste, comme en 2019, l’entreprise qui détient le plus grand nombre de demandes, suivi des coréens Samsung (déjà en tête en 2020) et LG. La première entreprise européenne arrive au quatrième rang : il s’agit du suédois Ericsson. « En termes relatifs, la part des brevets issus de pays européens continue de baisser, note l’OEB, passant de 50 % du total en 2013 à 44 % en 2021. »Innovation : la France muscle ses brevets
Dans ce classement, la France est un peu en retrait. Le nombre de demandes d’entreprises hexagonales a reculé de 0,7 % en 2021, pour s’établir à 10 537 demandes, deux fois moins que l’Allemagne, premier pays européen avec 25 969 dossiers déposés. En 2020, rappelle l’OEB,« l’innovation française faisait figure d’exception face au ralentissement de nombreux pays européens, avec une hausse des demandes de 3,7 % ». Pour la France, le premier déposant est le spécialiste des moteurs d’avion Safran, devant le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et l’équipementier automobile Valeo.
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