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Publié Le 2 juin, 2022 9:25 am
Mehdi Bennis is a professor at the University of Oulu in Finland researching 6G.

Il estime que les smartphones devraient disparaître d’ici 2030 avec l’avènement du métavers

Lors d’une table ronde au Forum économique mondial de Davos mardi dernier, le PDG de Nokia, Pekka Lundmark, a déclaré qu’il s’attendait à ce que la 6G arrive sur le marché commercial vers 2030, mais il estime que le smartphone ne sera pas l’interface de connectivité la plus courante d’ici là. Pekka Lundmark pense qu’à l’horizon 2030, le monde passera de l’utilisation des smartphones à celle des lunettes intelligentes et autres dispositifs portés sur le visage. Alors que Lundmark mise beaucoup sur le métavers, certains pensent que les gens seraient peu enclins à garder un casque RV/RA sur le visage pendant de longues durées, sans l’enlever.

Nokia prédit que l’intérêt pour les smartphones va s’effondrer au cours de la décennie

Pekka Lundmark, PDG de l’entreprise de télécommunications Nokia, pense que l’avènement du métavers et l’arrivée de la 6G (la sixième génération de technologies de communication sans fil) maqueront l’abandon du smartphone. Lundmark a déclaré que les réseaux 6G arriveront sur le marché vers 2030, au moment où le « métavers industriel » se développe dans l’industrie technologique. Interrogé sur le moment où, selon lui, le monde passera de l’utilisation des smartphones à celle des lunettes intelligentes et autres appareils portés sur le visage, Lundmark a répondu que cela se produira avant l’arrivée de la 6G, c’est-à-dire durant cette décennie.

Il a fait ces commentaires le 24 mai dernier lors d’un débat à Davos intitulé « perspectives stratégiques de l’économie numérique ». « En ce moment, nous sommes tous en train de construire des réseaux 5G, comme nous le savons, mais d’ici à ce que l’informatique quantique arrive à maturité pour des applications commerciales, nous allons parler de 6G. D’ici là, [2030], définitivement, le smartphone tel que nous le connaissons aujourd’hui ne sera plus l’interface la plus courante. Beaucoup de ces objets seront intégrés directement dans notre corps », a déclaré Lundmark. Il n’a pas précisé exactement à quoi il faisait référence.

Mais certaines entreprises, comme Neuralink d’Elon Musk, travaillent à la production de dispositifs électroniques qui peuvent être implantés dans le cerveau et utilisés pour communiquer avec des machines et d’autres personnes. À un niveau plus élémentaire, des puces cérébrales ou sous-cutanées peuvent être implantées dans les doigts des personnes et utilisées pour déverrouiller des objets. En outre, les géants américains de la technologie tels que Meta, Google et Microsoft travaillent sur de nouveaux casques de réalité augmentée qui pourraient un jour remplacer le smartphone.

S’exprimant sur le même panel, la directrice financière de Google, Ruth Porat, a déclaré : « nous pensons que l’un des grands avantages de la réalité augmentée est de résoudre des problèmes ici sur Terre. Vous pourrez porter des lunettes de réalité augmentée et traduire des langues au fur et à mesure que vous parlez », a-t-elle ajouté. Google a déjà lancé un casque de réalité augmentée appelé Google Glass, mais l’a finalement retiré après que le dispositif n’ait pas réussi à s’imposer. Selon Lundmark, d’ici 2030, il y aura probablement un « jumeau numérique de tout » qui nécessitera d’énormes ressources de calcul.

Le PDG de Nokia a déclaré que les réseaux devront être au moins 100 fois, voire 1 000 fois, plus rapides pour transmettre tous les bits dont le métavers industriel aura besoin. Ces prévisions rejoignent celles d’Intel sur la puissance de calcul nécessaire au fonctionnement du métavers. Intel a déclaré l’année dernière que le métavers aura probablement besoin d’une capacité de calcul mille fois supérieure à celle disponible actuellement, une chose que les ordinateurs d’aujourd’hui ne peuvent tout simplement pas offrir. Le fabricant américain de semiconducteurs a déclaré qu’il travaillait sur de nouveaux siliciums capables d’offrir ces performances.

« Le métavers pourrait être la prochaine grande plateforme informatique après le World Wide Web et le mobile. Notre infrastructure informatique, de stockage et de réseau n’est tout simplement pas suffisante pour permettre cette vision », avait-il déclaré. Lundmark poursuit en disant que seulement 30 % de l’économie mondiale est aujourd’hui numérisée, et qu’il reste beaucoup à faire pour numériser les 70 % restants. Le PDG de Nokia note qu’à l’ère de la 6G, le monde numérique, physique et humain fusionnera de manière transparente pour déclencher des expériences extrasensorielles.

« Des systèmes de connaissance intelligents seront combinés à des capacités de calcul robustes pour rendre les humains infiniment plus efficaces et redéfinir la façon dont nous vivons, travaillons et prenons soin de la planète. Même s’il y a encore beaucoup d’innovation dans la 5G avec la publication de nouvelles normes pour la 5G-Advanced, Nokia Bell Labs a déjà commencé le travail de recherche sur la 6G », a-t-il déclaré. Cependant, Mark Zuckerberg et beaucoup d’autres estiment que les premiers produits économiquement viables du métavers ne devraient pas arriver avant 10 ans.

Selon certains, il est très peu probable que l’avènement du métavers et de la 6G conduit à l’abandon du smartphone. Ken Kutaragi, considéré comme l’inventeur de la PlayStation, a précédemment déclaré que pour lui, le métavers était une technologie sans intérêt. Kutaragi s’est en outre penché sur les casques de réalité virtuelle et de réalité augmentée et a déclaré que non seulement ces gadgets sont « ennuyeux », mais isolent également les joueurs du monde réel. Si des investisseurs dépensent déjà des millions pour acquérir des terres dans le métavers, la technologie divise toujours l’opinion.

Les prévisions du PDG de Nokia ne font pas l’unanimité au sein de la communauté

Beaucoup de critiques ont déclaré que les propos de Lundmark souffrent de nombreuses insuffisances. En premier lieu, bien que la 6G pourrait suivre le cycle typique de 10 ans entre les générations, il n’existe actuellement pas de consensus sur ce qu’est la 6G ni sur ses caractéristiques. Contrairement aux efforts communs déployés dans le cadre de la 5G, les pays et les entreprises semblent faire cavalier seul en ce qui concerne la 6G. À l’automne 2020, alors que la plupart de pays commençaient à peine à déployer la 5G, la Chine a annoncé avoir lancé le premier satellite 6G. Huawei prévoit également l’arrivée de la 6G pour 2030.

Selon les critiques, en l’état actuel des choses, il n’est pas possible de parler de 6G, car il n’existe aucune définition de base pour la technologie, mis à part le fait qu’il s’agit du successeur de la 5G. Ensuite, les critiques pensent qu’il est peu probable que les implants cérébraux ou sous-cutanés soient utilisables et sans danger pour l’homme avant la fin de la décennie. Comme indiqué plus haut, Neuralink d’Elon Musk travaille déjà à la création d’interfaces cerveau-ordinateur. L’année dernière, Elon Musk avait diffusé des images montrant un macaque mâle jouant au jeu « Mind Pong » à l’aide de puces intégrées de part et d’autre de son cerveau.

Bien qu’il ait été entraîné à déplacer une manette, celle-ci était débranchée. Le macaque contrôlait la raquette en pensant simplement à bouger ses mains. Cependant, des rapports ont révélé plus tard que l’expérience a coûté la vie à des dizaines de singes et que les implants comportaient des risques pour la santé des animaux. Une plainte, déposée par le groupe de défense des droits des animaux « Physicians Committee for Responsible Medicine » (PCRM), allègue que la société soumet les singes qu’il utilise pour ses expériences d’implants cérébraux à des « souffrances extrêmes ».

La plainte allègue que les expériences de Neuralink ont impliqué 23 singes au total. Et au moins 15 d’entre eux seraient morts ou auraient été euthanasiés en 2020. Les experts du PRCM ont déclaré avoir basé leur rapport sur des documents publiés en vertu de la loi californienne sur les documents publics. Elon Musk a annoncé à la fin de l’année dernière que Neuralink était prêt pour des essais sur des humains, mais en raison de ces rapports accablants, Neuralink, ainsi que ses concurrents, doit prouver que ces implants sont sans danger pour l’homme. Ensuite, il faudrait convaincre le grand public que les implants sont plus avantageux que le smartphone.

Selon les critiques, il serait difficile pour les entreprises de réaliser tous ces exploits en si peu de temps. Par ailleurs, il semble que le métavers n’emballe pas grand monde à l’heure actuelle. En dehors de Meta, qui est prêt à investir jusqu’à 10 milliards de dollars par an dans la technologie, d’autres grandes entreprises technologiques, comme Apple et Huawei, se montrent prudentes sur la question. Un sondage publié en février dernier a révélé que seuls 18 % des marques savent ce que signifie le métavers, 22 % ignorant totalement ce que c’est. Pour Elon Musk et Jack Dorsey, ancien PDG de Twitter, le métavers n’est pas convaincant.

Les critiques à l’égard du métavers se concentrent sur un manque de cas d’utilisation convaincants et une expérience décevante pour les utilisateurs. Pour le moment, le métavers ressemble surtout à un effet de marque surmédiatisé pour une série de mondes virtuels, dont certains ont besoin de casques RV pour y accéder. « Bien sûr, vous pouvez mettre une télévision sur votre nez. Je ne suis pas sûr que cela vous rende dans le métavers. Je ne vois pas quelqu’un attacher un foutu écran à son visage toute la journée et ne pas vouloir le quitter. Cela ne semble pas possible », a déclaré Musk sur Twitter en décembre dernier.

Beaucoup soutiennent ce point de vue, mais Meta et les partisans du métavers, notamment les entreprises du Web3, misent tout sur cette technologie. « Je porte des lunettes pour voir et mon avis est que je préférerais avoir un téléphone. J’aime lire en étant couché sur le côté et la sensation de l’oreille avec le bras des lunettes coincé entre l’oreiller et la tête est tellement inconfortable. Je peux enlever mes lunettes et tenir mon livre à gros caractères ou mon téléphone pour lire », peut-on lire dans les commentaires sur les déclarations de Lundmark. Les réactions montrent que les gens préfèrent leurs smartphones aux casques RV/RA.

« S’éloigner des smartphones pour quoi ? Des lunettes ? Je porte des lunettes parce que je suis myope et si je n’y étais pas obligé, je ne le ferais pas. Ils pensent que les gens qui n’ont pas à le faire le feront ? Toute la journée ? », s’étonne un autre. Cependant, même s’il arrivait que les entreprises surmontent tous ces obstacles, le marché des smartphones représente actuellement des centaines de milliards par an. Selon un rapport, le marché du smartphone a atteint 450 milliards de dollars en 2021, et les géants de ce secteur ne voudront certainement pas mettre de côté cette manne financière pour une technologie dont l’avenir est encore incertain.

Source : Table ronde entre Pekka Lundmark et d’autre PDG de la Tech à Davos




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