Fidèle à lui-même, Elon Musk a fait des promesses outrancières sur son AutoPilot qui lui valent aujourd’hui un nouveau procès.
Déjà poursuivi dans un gigantesque procès pour sa promotion du Dogecoin, Elon Musk devrait retourner sur le banc des accusés pour une tout autre raison. L’un de ses clients, qui a payé pour le service de pilotage automatique de Tesla, lui reproche d’avoir vanté les mérites d’un système loin d’être au point. Et ce, malgré les annonces toujours plus optimistes du constructeur automobile, et surtout de son P.-D.G.
Briggs Matsko, habitant de San Francisco et propriétaire d’une Tesla, a attaqué en justice la marque de voitures électriques et son fantasque propriétaire cette semaine. Il leur reproche d’avoir basé une large partie de la campagne marketing de l’entreprise sur l’AutoPilot, alors qu’il est encore loin d’être au point. Pour le plaignant, la société d’Elon Musk a délibérément trompé ses clients en leur vendant un produit qui n’existait pas. Car si les voitures de la marque ne sont déjà pas gratuites, il faut débourser 5 000 dollars supplémentaires pour disposer de l’AutoPilot. Mais pour obtenir le pilotage automatique total, le constructeur demande encore 15 000 dollars de plus, une somme particulièrement élevée quand on sait que ce service est encore loin d’être prêt.
Si les voitures Tesla ont incontestablement des fonctions d’assistance de conduite efficaces et agréables, prétendre qu’elles peuvent se conduire sans aucune intervention humaine tient pour l’instant de la publicité mensongère. Ce qui n’a pas empêché Musk de le faire, et à plusieurs reprises. En 2016, il avait ainsi déclaré que d’ici 2018, il serait possible pour ses voitures de traverser les États-Unis sans personne à bord. Quatre ans plus tard, cette promesse n’est toujours pas tenue. En 2019 encore, il avait annoncé mettre 1 million de robots-taxis sur les routes américaines dès l’année suivante. Aucun d’entre eux n’a encore fait la moindre course.
L’une des raisons évoquées par le milliardaire quant à ces promesses non tenues est le changement de cap des équipes qui travaillent sur ce service. Celles-ci seraient, selon lui, surtout concentrées sur les questions de sécurité de cette fonctionnalité. Car en plus de ne pas être au point, l’AutoPilot présente de vrais risques pour la sécurité des voitures et de leurs occupants. Beaucoup de conducteurs de Tesla se sont en effet plaints de freinages intempestifs et parfois dangereux de leurs voitures, ce qui vaut actuellement au constructeur un autre procès.
D’autres accidents clairement imputables à l’assistance de pilotage de ces voitures ont pu être recensés, causant des dommages matériels et parfois des morts. Si la législation n’est pas toujours claire sur ce sujet, la loi peut selon les pays, les situations et le type d’assistance, désigner un constructeur comme responsable d’un accident. Ce qui pourrait finir par coûter très cher à Tesla si le problème devait s’éterniser.