Sous la houlette de leur président Joe Biden, les États-Unis mettent en place des restrictions strictes contre la Chine pour entraver son approvisionnement en semiconducteurs. Avec cet embargo sévère, Washington veut grandement entraver le développement technologique de Pékin.
Les relations entre les États-Unis et la Chine s’enveniment. Dans un contexte où l’embargo infligé à Huawei par Washington reste un enjeu majeur entre les deux superpuissances, l’administration du président Joe Biden a publié un nouveau lot de lourdes restrictions. Or, cette fois-ci, ce ne sont pas des entreprises spécifiques qui sont visées, mais bien un pays tout entier.
Les nouvelles dispositions visent à renforcer le contrôle à l’exportation des technologies issues des États-Unis. Et, parmi les mesures annoncées, il y en a une qui cherche carrément à interdire à la Chine l’accès à certains semiconducteurs, quelle que soit leur provenance, dès lors qu’ils comportent du matériel américain
Le but est clair : retarder le développement technologique et militaire de l’Empire du Milieu. Notez d’ailleurs que ces restrictions interviennent alors que Washington et Pékin haussent de plus en plus le ton autour de Taïwan. La Chine continentale veut annexer cet État insulaire allié des États-Unis. Une guerre d’influence à couteaux tirés que d’aucuns craignent voir un jour déraper en conflit armé.
Certaines nouvelles restrictions des États-Unis s’appliquent dès maintenant. L’initiative n’est d’ailleurs pas nouvelle. Comme le souligne Reuters, l’administration Biden avait déjà envoyé, plus tôt cette année, des lettres à de grands fabricants leur demandant de cesser les livraisons d’équipements à des usines 100 % chinoises.
L’agence de presse estime même que cette série de mesures « pourrait constituer le plus grand changement de la politique américaine en matière de livraison de technologies à la Chine depuis les années 1990 ». Avec ces restrictions, des fournisseurs, même étrangers, utilisant du matériel américain ne devraient plus pouvoir approvisionner certaines des principales usines chinoises, notamment celles impliquées dans la conception de puces.
Pour l’instant, rien n’indique si d’autres puissances occidentales comptent appliquer le même genre de restrictions à l’encontre de la Chine. En revanche, le gouvernement taïwanais a rapidement montré qu’il était tout à fait enclin à suivre ces nouvelles règles américaines contre Pékin.
Au-delà des enjeux politiques, géographiques ou encore militaires, Taïwan occupe une place centrale sur le marché des semiconducteurs. L’île compte plusieurs géants du secteur et spécifiquement l’ogre TSMC qui fabrique des puces pour pléthore d’entreprises comme Apple, Qualcomm ou Nvidia. Cela pourrait avoir de grosses répercussions.
De son côté, le ministère du Commerce en Chine a manifesté son profond désaccord avec la politique de Washington qu’il juge dangereuse pour la bonne santé des chaînes d’approvisionnement à travers le monde. « Les États-Unis devraient cesser immédiatement leurs agissements et accorder un traitement équitable aux entreprises du monde entier. »
Même son de cloche du côté du ministère des Affaires étrangères qui dénonce des abus pour renforcer « l’hégémonie technologique » des États-Unis. Rappelons que les sanctions américaines à l’égard de Huawei ont fortement affaibli ce dernier sur le marché des smartphones. D’ailleurs, la marque chinoise semble avoir baissé les bras en dehors de son pays natal.
À l’heure actuelle, il est difficile de prédire l’ampleur des répercussions de ces mesures. On ne sait d’ailleurs pas précisément quels types de semiconducteurs sont concernés par ce nouvel embargo. Un expert en politique de défense à l’American Entreprise Institute, Éric Sayers, résume d’ailleurs bien la situation. « La portée des règles et les impacts potentiels sont assez stupéfiants, mais le diable se cachera bien sûr dans les détails de la mise en œuvre. »
Ce sont potentiellement toutes les industries de la tech qui peuvent être affectées, des PC portables aux montres connectées en passant par les TV. On pense aux innombrables constructeurs de smartphones comme Xiaomi, Oppo ou Vivo, mais aussi au secteur des voitures électriques où les marques automobiles chinoises font une grosse percée.
Il ne serait pas non plus impossible de voir cette situation aggraver l’inflation que subit le marché de la tech dans sa globalité. Toutefois, il est bon de préciser que plusieurs restrictions incluses dans les nouvelles mesures semblent surtout dédiées à bloquer le développement
avec frandroid