L’eau est une ressource vitale, mais son accès devient de plus en plus difficile dans certaines parties du globe, en raison des bouleversements climatiques. C’est ainsi que la population uruguayenne souffre, depuis trois ans maintenant, d’une grande sécheresse. Au cours des derniers mois, la situation s’est aggravée, jusqu’à obliger les habitants de la région métropolitaine de Montevideo à consommer une eau chargée en sel.
À la lumière de ces événements, une récente avancée scientifique de la NASA – qui est l’agence fédérale responsable de la plus grande partie du programme spatial civil des États-Unis – semble d’autant moins négligeable.
Dans un article publié le mardi 20 juin sur son site Internet, celle-ci nous apprend avoir réussi à obtenir de l’eau potable… à partir de l’urine et de la sueur des spationautes de l’ISS.
Plus précisément, on apprend que le système présent à bord de la Station spatiale internationale est parvenu à atteindre un taux de récupération de 98 % de la transpiration et de l’urine des astronautes. Auparavant, celui-ci s’élevait entre 93 et 94 %.
Une avancée due à l’utilisation d’un nouveau dispositif de recyclage – que l’on appelle le Brine Processor Assembly (BPA) – capable de transformer la saumure qui provient de l’urine.
Cette prouesse enregistrée par l’agence spatiale américaine constitue un cap majeur en matière d’autonomie de ses astronautes, au cours de prochaines missions de longue durée. Elle est gage d’espoir, car lorsqu’ils séjourneront dans l’espace, les membres de l’équipage devraient, un jour, pouvoir puiser certaines de leurs ressources vitales de leur propre corps.
Mais concrètement, comment est-ce possible ? Selon les explications communiquées par la NASA, l’urine est – dans un premier temps – distillée sous vide par les scientifiques. Ensuite, de la saumure et de l’eau sont produites par l’extraction.
Dans un troisième temps, la saumure sera filtrée puis séchée à l’air chaud par le dispositif de recyclage. L’eau sera alors évaporée. Enfin, cet air humide sera récupéré par les déshumidificateurs de l’ISS, qui captent la transpiration des astronautes.
Par la suite, l’eau récupérée à partir de l’urine et de la sueur sera assainie par le biais des filtres du Water Processor Assembly (WPA), mais aussi grâce à un réacteur catalytique et à une dose d’iode. Quant à la pureté du breuvage, elle est contrôlée par des capteurs.
Ces informations pourraient donner des haut-le-cœur à certains, mais la NASA s’est voulue rassurante, dans sa communication : « L’équipage ne boit pas d’urine, mais de l’eau qui a été récupérée, filtrée et nettoyée.[…] Elle est plus propre que celle que nous buvons sur Terre. »
geo