Des manipulations génétiques ont conduit à l’apparition de mutations extrêmement pathogènes sur un type de coronavirus proche du Sars-CoV-2. Des scientifiques chinois ont mené des expériences sur un virus découvert chez des pangolins, connu sous le nom de GX_P2V. Ces manipulations génétiques ont permis au virus d’infecter des cellules humaines et des souris transgéniques humanisées. Les chercheurs ont observé que les souris infectées par le virus mutant étaient toutes mortes, avec une charge virale particulièrement élevée au niveau du cerveau. Si les chercheurs chinois n’ont pas précisé la manière dont ces mutations se sont produites, ces pratiques inquiètent de nombreux épidémiologistes qui redoutent une propagation accidentelle, relate Le Figaro le 18 janvier
Ces manipulations semblent suivre la logique dite des «gains de fonction», une pratique consistant à soumettre un virus à une pression sélective pour favoriser l’apparition de mutations qui leur donnent un avantage dans un environnement donné. Bien que cette approche puisse être utilisée pour étudier des remèdes et des vaccins potentiels avant qu’une épidémie ne se produise, elle présente également des risques potentiels. Plusieurs scientifiques français interrogés par Le Figaro sont d’avis que les enseignements tirés de cette recherche pourraient être obtenus avec des virus moins dangereux, soulignant ainsi le déséquilibre entre les bénéfices scientifiques et les risques qu’induisent de telles manipulations.
Il convient de noter que ce type de manipulations est interdit en France, mais les réglementations varient d’un pays à l’autre. De plus, les conditions de sécurité en vigueur au sein du laboratoire chinois où ces expériences ont été menées restent floues, ce qui soulève des inquiétudes quant à la possibilité de propagation accidentelle du virus. Les experts français avertissent que bien que ce virus ne présente pas encore les caractéristiques génétiques qui le rendent très contagieux, il pourrait les acquérir naturellement, comme cela s’est produit avec le Sars-CoV-2, plus connu sous le nom de Covid-19.
Face à cette situation, les chercheurs hexagonaux appellent à la mise en place d’un cadre éthique et réglementaire pour encadrer les manipulations sur les virus présentant un réel potentiel pandémique. En outre, les scientifiques soulignent l’importance de prendre des mesures pour éviter les accidents dramatiques à l’avenir.
avec capital