C’est une première mondiale. Le 16 mars 2024, un patient âgé de 62 ans qui souffrait d’insuffisance rénale chronique a pu bénéficier d’une transplantation d’un rein de porc. C’est au sein du Massachusetts General Hospital que cette prouesse médicale a eu lieu. En effet, c’est la première fois qu’un patient vivant bénéficie d’une greffe de rein de porc. Jusqu’à présent, ce type d’intervention n’était pratiqué que sur des humains en état de mort cérébrale.
Le patient, Richard Slayman, avait déjà subi une greffe de rein qui a échoué. Il décide finalement de subir une nouvelle greffe dans le but d’améliorer sa qualité de vie, suggestion de l’équipe du centre de transplantation du Mass General Transplant Center et de son médecin néphrologue. « Je l’ai vu non seulement comme un moyen de m’aider, mais aussi comme un moyen de donner de l’espoir aux milliers de personnes qui ont besoin d’une transplantation pour survivre », a déclaré Richard Slayman.
Cette réussite a été largement félicitée par la profession médicale qui espère que ce type d’intervention pourra apporter un nouveau souffle de vie à des millions de patients à travers le monde. « Le succès de cette transplantation est l’aboutissement des efforts de milliers de scientifiques et de médecins sur plusieurs décennies. Nous avons le privilège d’avoir joué un rôle important dans cette étape. Nous espérons que cette approche de transplantation offrira une bouée de sauvetage à des millions de patients dans le monde entier qui souffrent d’insuffisance rénale », a déclaré Tatsuo Kawai, l’un des membres de l’équipe médicale ayant opéré monsieur Slayman.
L’accès à la greffe pour les patients dans le besoin reste limité à travers le monde en raison de la pénurie d’organes. D’après les données de l’Agence de la biomédecine, en France, au 1er janvier 2024, il y avait 21 866 patients inscrits sur la liste nationale d’attente pour une greffe d’organes, dont 11 422 patients en liste d’attente active (donc immédiatement éligibles à une greffe d’organe), tous organes confondus. La xénotransplantation, comme en a bénéficié monsieur Slayman, qui consiste en la transplantation d’organes ou de tissus d’une espèce à une autre, peut donc s’avérer une solution pour faire face à la pénurie d’organes. « Je suis fermement convaincu que la xénotransplantation représente une solution prometteuse à la crise de la pénurie d’organes », a déclaré Leonardo V. Riella, membre de l’équipe ayant opéré Richard Slayman.
avec Medisite