Censée nous protéger d’agents pathogènes qui nous agressent, l’inflammation est à double tranchant. Lorsqu’elle est répétée ou ciblée dans certaines zones, elle peut mettre en danger notre santé.
« L’inflammation dans le cerveau peut être l’un des déterminants les plus importants de notre risque de problèmes cognitifs, de problèmes de santé mentale et de problèmes tels que le brouillard cérébral et le manque d’énergie », alerte le médecin Austin Perlmutter auprès de Psychology Today.
Pour l’éviter, l’expert expose « 4 contributeurs cachés » de l’inflammation cérébrale.
Pour commencer : la pollution de l’air. Chaque année environ 7 millions de décès prématurés sont dus aux effets de la pollution de l’air, prévient Santé Publique France.
“La pollution atmosphérique, même à des niveaux bien inférieurs aux prévisions, est liée à des taux beaucoup plus élevés de problèmes de santé mentale, de démence, d’accidents vasculaires cérébraux”, détaille le professionnel de santé. Et une étude, publiée en février 2023 dans la revue JAMA Network, l’avait, en effet, déjà démontré.
Les chercheur.euses avaient découvert que « des associations nocives ont été observées entre l’exposition à long terme à la pollution de l’air et le risque accru de diagnostic de dépression ». D’après le médecin Austin Perlmutter, “l’exposition à la pollution atmosphérique est liée à l’activation des cellules immunitaires résidentes du cerveau, ainsi qu’à des niveaux plus élevés de marqueurs inflammatoires”.
Guerre en Ukraine, conflit israëlo-palestinien, inflation, déréglement climatique : ces derniers temps, l’actualité est particulièrement anxiogène.
Mais bien qu’il soit préférable de rester (un minimum) informé.e, “notre exposition aux nouvelles, aux médias sociaux, à la radio, aux journaux et à d’autres sources de contenu médiatique nous contrarie. L’actualité est une source de stress bien connue, et l’on pense que le stress chronique amplifie l’inflammation du cerveau”, explique le spécialiste.
Alors que faire pour préserver notre cerveau ? Couper tous liens avec les informations n’est pas l’unique solution. Il convient plutôt de se questionner sur ce que nous apporte “notre consommation de contenus”.
En effet, si l’actualité nous pousse “à devenir des agents de changement positifs dans nos communautés et dans le monde, c’est merveilleux. Mais si nous nous contentons de nous stresser sans rien faire de différent, il y a moins à gagner”, prévient toujours le médecin.
Nous le savons, la sédentarité est une bombe à retardement pour notre santé.
“95% de la population française adulte est exposée à un risque de détérioration de la santé par manque d’activité physique ou un temps trop long passé assis”, alerte l’ANSES. Et ceci concerne également notre cerveau : le mouvement, le sport, se dépenser possèdent de nombreux avantages pour notre santé cérébrale. L’activité physique bénéficie notamment à “l’immunité et l’inflammation”.
“Lorsque nous faisons de l’exercice, nos muscles libèrent des molécules appelées myokines, qui passent dans la circulation sanguine et peuvent atteindre le cerveau. Les myokines telles que l’irisine auraient des effets bénéfiques sur le cerveau, en partie grâce à leur signalisation anti-inflammatoire”, détaille le spécialiste.
Loin de devoir s’atteler quotidiennement à s’entraîner, le médecin conseille simplement “de bouger régulièrement”, par exemple en marchant.
Enfin, les lésions traumatiques sont le dernier facteur de risque de l’inflammation de notre cerveau.
“Elles sont reconnues comme un facteur de risque important pour le développement de maladies cérébrales telles que la démence d’Alzheimer, ainsi que pour les troubles de l’humeur et les problèmes de concentration et d’attention”, continue Austin Perlmutter.
Des traumatismes crâniens, dont les causes courantes sont les chutes, les accidents ou encore les blessures sportives, qui activent « les cellules immunitaires de notre cerveau, appelées cellules gliales, et en endommageant la barrière hémato-encéphalique”, précise le médecin.
Alors pour les éviter, rien de plus simple : limiter tout risque de chute ou de coup sur la tête. Si cela vous arrive, consultez rapidement un médecin pour prévenir les risques de répercussions sur votre santé cérébrale.
avec Marie-Claire