Naissance rare. Deux sœurs naissent collées l’une à l’autre, dans une clinique privée à Ampanefena, Vohémar, vendredi. Ces jumelles ont chacune une tête, deux bras, deux pieds et le pelvis séparé. “Elles sont reliées au niveau du thorax et d’une partie de l’abdomen”, raconte leur grand-mère, Morette, hier. Cette naissance fut une surprise pour toute la famille. “Leur mère n’a pas effectué d’échographie avant la naissance”, enchaîne-t-elle. Il a fallu opérer cette jeune mère de 24 ans pour sortir ses deux bébés de son ventre.
Les jumelles ont pesé 2,900 kilos chacune à la naissance. La mère ne peut pas les allaiter, car elles se trouvent dans une position face à face. “Elles sont nourries avec du lait en poudre, à l’aide d’une seringue. Le biberon n’est pas pratique non plus”, indique Gervais Mankalaza, un proche de la famille, qui affirme que les jumelles se portent bien. La famille souhaite séparer les deux bébés.
L’hôpital où elles sont nées a déjà contacté le service de chirurgie pédiatrique du Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHUJRA), qui a déjà réalisé des opérations de séparations de siamois, pour demander la possibilité d’une telle opération.
“La possibilité de séparation de deux siamois dépend des organes qui sont reliés entre eux. Pour cela, il faut effectuer plusieurs examens médicaux, à savoir une échographie, un scanner et éventuellement une Imagerie par résonance magnétique (IRM) ”, indique le professeur Romain Raherison, chirurgien pédiatre au sein de cet hôpital.
Le CHUJRA a déjà réalisé trois opérations de séparation de bébés siamois, dont deux ont été une réussite. La plus récente concerne Mitia et Fitia, deux jumelles unies par le ventre, de la cage thoracique jusqu’au diaphragme. Leur opération a été effectuée en 2017. Elles ont 8 ans actuellement.
Les cas de bébés siamois ne seraient pas courants à Madagascar. “Les jumeaux siamois sont formés au cours d’une grossesse gémellaire monozygote, ou chez les vrais jumeaux. Il se produit au moment de la séparation en deux de l’œuf qui ne s’effectue pas complètement. Il s’agit d’un phénomène naturel. Il n’y a pas de facteurs de risques connus”, explique le professeur Romain Raherison.
La famille lance un appel à l’aide pour réaliser cette opération. “ Déjà, ces jumelles et leur mère ne pourront pas sortir de l’hôpital tant que la somme de près de 1 200 000 ariary, le coût de la césarienne et des autres soins pendant l’hospitalisation, ne soit pas payée. Cette famille demande aussi de l’aide pour leur évacuation à Antananarivo. Elle n’a même pas de famille qui peut les accueillir là-bas ”, lance Gervais Mankalaza.
Avec l’Express
