L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’il manquera 10 millions d’agents de santé d’ici 2030, principalement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Rien qu’en France, plus de 25 000 postes de professionnels paramédicaux sont vacants. Comment faire face à cette hémorragie ? En améliorant les conditions du personnel qui est bien souvent surexploité et mal considéré ? Malheureusement, non ! Le constructeur de processeurs Nvidia a une autre idée : les remplacer par des IA. Le fondeur s’est associé à Hippocratic AI pour développer des « agents de santé » génératifs.
Ces infirmiers virtuels disponibles en permanence et infatigables s’appuient sur Polaris, le grand modèle de langage (LLM) mis au point par Hippocratic AI. C’est le premier modèle à avoir été conçu pour générer des conversations en temps réel entre les patients et une IA.
Côté machinerie, ce sont les microserveurs Avatar Cloud Engine (ACE) de Nvidia qui sont à la manœuvre. Ils utilisent également une autre brique « maison » appelée Nvidia Inference Microservice (NIM). Ce procédé permet d’accélérer la reconnaissance vocale en réduisant au minimum la latence. Cette dernière est un point essentiel pour assurer un maximum de réactivité lors des interactions et paraître crédible pour remporter la confiance des patients.
À ce stade, les agents de santé se limitent à parler aux patients par téléphone ou par vidéo pour les aider. Ils savent gérer des domaines liés à l’évaluation des risques pour la santé, les maladies chroniques, les examens préopératoires et postopératoires. Ces agents numériques vocaux alimentés par l’IA générative doivent donc se comporter comme le ferait un être humain. Pour les tester et s’assurer de leur efficacité, Hippocratic AI a recruté des infirmières et des médecins agréés aux États-Unis. Pour réaliser des évaluations conversationnelles, ces personnels de santé se sont fait passer pour des patients. La société affirme que Polaris fait bien mieux qu’un ChatGPT-4, un LLaMA-2 70B et même que du personnel de santé en chair et en os.
Même s’ils sont très performants, ces agents numériques ont de quoi inquiéter. Ils viendront se substituer à l’humain au chevet du patient, quand ce dernier fera un travail de robot en appliquant des pansements, en faisant des injections et en branchant des tuyaux. Le monde à l’envers.
Avec futura