Le prix au comptant de l’étain a atteint 32 640 dollars la tonne le 17 avril, contre 25 175 dollars fin décembre 2023. Cette hausse de près de 30 % depuis le début de l’année est en partie alimentée par les difficultés d’approvisionnement, notamment celles rencontrées en RDC par la production artisanale.
Selon l’International Tin Association (ITA), l’insécurité a augmenté ces derniers mois au Nord-Kivu, l’une des principales régions de production d’étain. En cause, l’activité des rebelles du M23 qui perturbe directement le transport du minerai en établissant des barrages routiers, ce qui a un impact indirect en réduisant le temps d’ouverture des postes-frontières à l’est du pays. Par ailleurs, le programme de traçabilité des minerais 3T (étain, tantale, tungstène) a suspendu ses opérations à Masisi, réduisant l’offre d’étain certifié.
« Le conflit en cours constitue une menace pour les zones d’approvisionnement clés et les routes essentielles au commerce des concentrés d’étain. On peut s’attendre à des retards au fur et à mesure que les cargaisons de minerais sont redirigées vers le nord et le sud, loin des zones contrôlées par les rebelles », indique l’ITA.
Rappelons que ces perturbations en RDC qui représente environ 8 % de l’offre mondiale d’étain, viennent s’ajouter à d’autres défis qui pèsent déjà sur l’approvisionnement. Le premier exportateur mondial, l’Indonésie, a en effet réduit ses livraisons en raison de retards dans l’octroi de licences et d’une enquête pour corruption visant des dirigeants de fonderies, rapporte Bloomberg.
Il faut y ajouter la réduction de l’offre provenant de Birmanie, un autre grand fournisseur d’étain, le tout dans un contexte de croissance de la demande. Le développement de l’intelligence artificielle représente en effet un marché porteur pour les métaux utilisés dans l’électronique, comme l’étain.