En Australie, Boeing vient de mener à bien le tout premier vol de son drone à vocation militaire, le Loyal Wingman. En tant qu’ailier d’un avion de chasse, l’aéronef est conçu pour étendre son rayon d’action. Son intelligence artificielle lui permet de prendre des décisions en cas de situation inconnue.
En matière de guerre du futur, le degré d’autonomie des armes fait débat. Il y a les partisans du contrôle des machines permanent par l’humain et ceux qui considèrent que seule une intelligence artificielle débridée pourrait permettre de résister à certains types d’attaques. Du côté de Boeing, l’IA embarquée dans son drone expérimental Loyal Wingman se situe entre ces deux philosophies.
L’aéronef sans pilote a pu réaliser son tout premier vol d’essai pour la Royal Australian Air Force (RAAF) qui soutient ce projet. C’est d’ailleurs le premier avion de combat conçu et construit en Australie depuis plus d’un demi-siècle. Ce vol de test était supervisé au sol par un télépilote et accompli avec succès. Il est venu valider une partie des 10.000 heures de vol virtuels déjà réalisées par modélisation. Le Loyal Wingman mesure 11,5 mètres pour une envergure de 7 mètres. Propulsé par un turboréacteur, il dispose d’une autonomie de 3.700 km, contre 1.500 km pour un avion de combat comme le F-35, par exemple.
Et justement, sa mission consiste à servir en tant qu’ailier auprès d’un avion piloté et à poursuivre la mission au plus près de la zone de combat lorsque le pilote ne prendra pas le risque d’aller plus loin. Un objectif entrant parfaitement dans le cahier des charges du projet Skyborg de l’US Air Force qui partage ce même principe. Il pourrait également être employé dans le civil pour mener avec endurance des missions de recherche ou de surveillance.
Ce drone, dont il est possible de préprogrammer la navigation pour le rendre autonome, a une particularité. Il embarque un système baptisé Airpower Teaming System (ATS). Il s’agit d’une IA qui lui permet de prendre de lui-même des décisions face à des situations imprévues. Il peut ainsi poursuivre sa mission en trouvant des parades sans intervention humaine. Pour le moment, Boeing n’évoque pas la marge de manœuvre des prises de décisions de cette IA ni son contrôle à distance. En attendant d’en savoir un peu plus, dans la foulée de ce premier vol, le gouvernement australien vient de décider d’aller plus loin en commandant d’ores et déjà deux drones Loyal Wingman supplémentaires.
Avec Futura