La Russie élargit encore sa panoplie d’armes hypersoniques. Après la mise en service du Kinjal, un missile de haute précision capable de voler à plus de 10.000 kilomètres par heure avant de détruire sa cible, la marine russe va bientôt acquérir la version définitive du Zircon. Cet engin baptisé en référence au Zirconium – un métal extrêmement résistant – était développé depuis plus de huit ans par les ingénieurs militaires. Alexey Krivoruchko, un haut gradé du ministère de la Défense russe, a annoncé à l’agence de presse Tass, que les essais de l’appareil prendront fin en 2021.
Le Zircon sera produit massivement dans les usines russes dès le début de l’année 2022 et fera notamment partie de l’arsenal des frégates de la classe “Amiral Gorchkov”. C’est d’ailleurs un navire de ce type qui est chargé de tester l’efficacité de ce missile hypersonique. En 2019 et 2020, plusieurs Zircon ont déjà été lancés depuis un navire de guerre avant de détruire des cibles au sol situées à 450 kilomètres de la zone de lancement du missile.De plus, l’engin serait capable d’atteindre une vitesse de 9.600 kilomètres par heure avant de frapper un ennemi.
Le missile serait également furtif et donc, difficile à détecter. Quant à son rayon d’action, il atteindra 250 à 750 kilomètres, selon sa trajectoire. Contrairement au Kinjal qui peut emporter des ogives nucléaires mais n’être lancé qu’à partir d’un avion, le Zircon sera, dans un premier temps,uniquement propulsé depuis un navire de guerre. Il ne pourra pas non plus embarquer de charges atomiques. Sa principale mission consistera à détruire des bateaux ennemis. Même sans capacité nucléaire, il pourra faire des ravages contre une flotte ennemie puisque chaque frégate “Amiral Gorchkov” transportera 72 Zircon.
Une menace de plus pour l’US Navy qui s’inquiète de la sécurité de ses porte-avions. Devant l’avènement de ces missiles hypersoniques, de plus en plus d’experts estiment que les porte-avions seraient déjà devenus obsolètes car trop vulnérables. Lors d’une audition en 2019, le sénateur américain Angus King qui s’est penché sur le futur de l’US Navy, a estimé qu’un porte-avions représentait une cible facile pour des missiles hypersoniques. ”Nous sommes en retard par rapport aux Russes dans le domaine des armes hypersoniques. Nos porte-avions sont sans défense et peuvent facilement être coulés par ce type d’arme”, avait notamment déclaré l’homme politique.
Capital