AlmaLinux et Rocky Linux sont désormais tous deux déclarés utilisables en production. Où en sont ces « nouveaux aspirants » à la succession de CentOS ? Qui pour succéder à CentOS ? La question se pose depuis que Red Hat, qui avait la main sur le projet, a décidé de l’abandonner*.
C’était en décembre dernier. Le groupe américain a plus précisément basculé la distribution en amont (upstream) de RHEL. Alors qu’elle se trouvait auparavant en aval (downstream). Elle ne présente donc désormais plus la même stabilité.
Au-delà des perches que Red Hat a tendues aux « déçus » pour les maintenir dans son écosystème, plus d’un éditeur s’est positionné en alternative. Oracle en fait partie, avec son Linux fondé intégralement sur le code source de RHEL. De « nouveaux entrants » ont aussi émergé. Dans cette catégorie, deux projets en particulier se sont dégagés : AlmaLinux et Rocky Linux. Tous deux sont aujourd’hui sous l’égide d’une fondation qui en pilote le développement communautaire. La première, sous l’impulsion de l’éditeur de CloudLinux, fork de RHEL. La deuxième, à l’initiative de Gregory Kurtzer, fondateur de CentOS.
L’une et l’autre distribution sont aujourd’hui déclarés utilisables en prod. AlmaLinux avait atteint le cap fin mars, sur la base de RHEL 8.3. La branche stable a depuis lors basculé sur la 8.4 (fin mai). Ce qui a notamment apporté la prise en charge des profils OpenSCAP (outil de test des stratégies de sécurité)… et de Secure Boot.
Du côté de Rocky Linux, le passage en production est tout frais. L’annonce a été fait ce 21 juin. Cette version également basée sur RHEL 8.4 contient les mêmes mises à jour de modules qu’AlmaLinux (MariaDB 10.5, PostgreSQL 13, Python 3.9, Redis 6, Subversion 1.14, SWIG 4.0). En revanche, elle ne prend pas en charge Secure Boot. Les options de déploiement sont par contre plus nombreuses. Il existe notamment une version Arm64 (celle d’AlmaLinux est encore en bêta). Et, en plus des ISO (complète, minimale, boot avec installation réseau), des images de conteneurs (accessibles sur les registres publics de Docker et Quay). Cela s’ajoute, pour l’un et l’autre OS, à la disponibilité chez AWS et Google Cloud.
Avec Rocky Linux, il n’est pas possible de faire un upgrade depuis les versions bêta. AlmaLinux le permet dans une certaine mesure. En l’occurrence, pour la version 8.4.
Les deux distributions s’accompagnent d’un outil destiné à migrer depuis des installations de CentOS 8, RHEL 8 et Oracle Linux 8. Rocky Linux se montre plus « prudent » en ne garantissant la démarche qu’avec les versions 8.4. Et précise qu’il existe quelques bugs. En particulier avec Katello (gestion de contenu), qui ne supprime, ni même ne désactive, les dépôts de CentOS.
* Aux dernières nouvelles, le support de CentOS 7 ira jusqu’au terme initialement prévu. À savoir la mi-2024. C’est pour les utilisateurs de CentOS 8 que le temps presse. Cette version sera abandonnée fin 2021.
Silicon