L’entreprise de biotechnologie américaine Moderna démarre ainsi cette semaine ses essais cliniques pour tester un vaccin contre le VIH, le virus du sida.
C’est le premier essai clinique mené sur des humains pour ce vaccin. Une étude dite de phase 1, sur un échantillon restreint de patients, 56 personnes âgées entre 18 et 50 ans non-infectés et en bonnes conditions, indique la fiche de cet essai publiée sur le site américain officiel ClinicalTrials.
Le but de cette phase 1 est d’évaluer la sécurité du vaccin sous strict contrôle médical, notamment concernant ses potentiels effets secondaires, qu’il engendre bien une réponse immunitaire efficace avec la production d’anticorps mais aussi de définir la dose et la fréquence d’administration qui seront recommandées pour les études suivantes. La phase 1 démarre ce 19 août et doit se terminer en avril 2023.
Deux autres phases sont ensuite prévues avant la mise sur le marché du vaccin.
« Malheureusement, hors d’un contexte de pandémie, ces phases prennent environ une dizaine d’années… Mais l’épidémie de Covid-19 a prouvé qu’on pouvait réduire leur durée en cas de mobilisation mondiale et massive de la recherche ou s’il y a une urgence à trouver un vaccin contre une maladie très contagieuse, meurtrière, et sans traitement », résumait un article des Dernières nouvelles d’Alsace publié en avril dernier.
Un article qui revenait d’ailleurs sur un autre essai, mené par l’International AIDS Vaccine Initiative (IAVI) et l’Institut de recherche Scripps, avec une réponse immunitaire record de 97% suite à un essai sur 48 personnes (dont la moitié du panel qui avait reçu un placebo): « 23 des 24 personnes qui ont reçu le vaccin, soit 97%, ont développé une réponse immunitaire contre le VIH ».
Moderna développe en parallèle d’autres vaccins ARNm, un deuxième contre le VIH, et d’autres comme le virus zika, comme l’indique une note disponible sur son site officiel et mise à jour le 5 août dernier.
Dans ce document, le laboratoire aborde le potentiel de ce vaccin, avec 38 millions de personnes dans le monde qui vivent avec le virus du sida, 2 millions de nouveaux malades chaque année pour 690.000 qui en meurent.
« De 2010 à 2015, un total de 526,6 milliards de dollars a été dépensé au niveau mondial pour soigner, traiter ou prévenir le VIH, ce qui représente un fardeau financier significatif », note Moderna. Un montant colosssal, qui représente donc en moyenne sur la période une dépense annuelle de 105,32 milliards de dollars, environ 90 milliards d’euros.
Il n’existe actuellement pas de vaccin approuvé contre le VIH ou de traitement curatif efficace, note Moderna. Le vaccin viserait les jeunes adultes, avec un virus qui se transmet principalement via les rapports sexuels ou la consommation de drogues.
Les scientifiques espèrent une efficacité à la hauteur de la protection apportée par le vaccin contre le covid-19. L’ARN messager a l’avantage d’être plus efficace contre les virus variants, un atout contre le VIH qui a muté plusieurs fois depuis sa découverte.
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