Une Argentine, diagnostiquée séropositive au VIH en 2013, vient d’être déclarée guérie sans aucun traitement, a rapporté une étude scientifique publiée mardi 16 novembre. C’est le deuxième cas de guérison « naturelle » documentée.
La jeune femme de 30 ans, appelée « patiente Esperanza », était suivie depuis 2017 par une équipe internationale de chercheurs. Après son accouchement en 2020, les scientifiques ont passé à la loupe son placenta. Conclusion : plus aucune trace du virus du sida n’est détectée, selon une étude publiée mardi 16 novembre dans la revue Annals of Internal Medicine.
C’est la deuxième fois qu’une guérison du sida sans aucun traitement antirétroviral a lieu dans le monde. Le tout premier cas a été observé, également en 2020, chez une sexagénaire de San Francisco aux États-Unis.
Cette nouvelle révélation tend à prouver qu’un petit groupe de personnes, entre 0,5 et 1% de la population mondiale, nait avec une résistance naturelle au VIH, souligne la BBC. Certains possèdent des gènes qui empêchent toute infection. D’autres contractent la maladie mais éradiquent seules le virus. Cependant, la plupart des malades ont besoin d’une thérapie antirétrovirale tout au long de leur vie, sans quoi le virus se réveille et sévit de nouveau.
Ces dernières années, d’autres études ont montré que des patients dits « contrôleurs d’élite » peuvent éliminer le virus sans l’aide d’un traitement anti-VIH. Rappelons aussi le cas d’Adam Castillejo, dit le « patient de Londres », a pu arrêter de prendre ses médicaments quotidiens contre le sida après avoir reçu un traitement à base de cellules souches pour un cancer dont il était aussi atteint. Ces cellules infectées au VIH ont été supprimées et remplacées durant la thérapie contre son cancer. Par un hasard complet, son donateur de cellules souches faisait partie de ce petit groupe de personnes dotées de gènes empêchant l’infection au VIH. Ce qui pourrait correspondre au cas de la « patiente Esperanza ».
Ces deux guérisons naturelles donnent de l’espoir aux scientifiques qui font des recherches depuis des années pour trouver un traitement contre le VIH.
Pour l’instant, les chercheurs qui suivent la patiente argentine essaient de comprendre les mécanismes ayant entraîné sa guérison. Avec l’objectif d’en reproduire le principe thérapeutique grâce à un « traitement stérilisant », évoqué par le docteur Xu Yu de l’institut Ragon de l’hopital général du Massachusetts. Il s’agirait induire cette sorte d’immunité chez les patients, via la vaccination par exemple, dans le but « d’éduquer les systèmes immunitaires à contrôler le virus sans médicament ».
RFI