Alors que le Bitcoin et consorts sont dans l’œil du cyclone, la première vente de la cryptomonnaie centrafricaine ne suscite pas un grand engouement.
Sur les 210 millions de sango coins proposés à la vente depuis le lundi 25 juillet par la République centrafricaine, 12,1 millions ont trouvé des acquéreurs en l’espace de trois jours, selon les données publiées le mercredi 27 juillet au soir sur le site Web officiel dédiée à la cryptomonnaie nationale centrafricaine.
Mathematics is the #language of the Universe.#Bitcoin is universal money. — Faustin-Archange Touadéra (@FA_Touadera) April 27, 2022
Ces ventes ont rapporté au premier pays africain à avoir adopté le bitcoin comme monnaie légale 1,2 million de dollars, le sango coin étant proposé à un prix unitaire de 0,10 dollar.
Décrit comme une « monnaie numérique nationale », le sango coin a été mis en vente avec un investissement minimum de 500 dollars à payer en cryptomonnaies, notamment en Bitcoin et en Ethereum, d’après les données publiées sur sango.org.
Douze autres opérations de vente de sango coins sont prévues, avec des prix qui augmenteront à chaque fois.
Lors de la prochaine vente, durant laquelle le prix unitaire du jeton sango sera fixé à 0,15 dollars, les investisseurs étrangers pourront acheter la citoyenneté pour 60 000 dollars en cryptomonnaies à condition de détenir des sango coins équivalents pendant cinq ans à titre de garantie, et la « e-résidence » pour 6000 dollars détenus pendant trois ans.
Un terrain de 250 mètres carrés est également proposé pour 10 000 dollars aux investisseurs qui acceptent de conserver les sango coins pendant une décennie.
Le président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, avait annoncé le dimanche 3 juillet, que le sango coin deviendrait « le catalyseur de la tokénisation des vastes ressources naturelles » du pays. Il avait également annoncé le lancement d’une « Crypto Island » présentée comme une zone franche à fiscalité nulle où des palaces, des casinos, un grand stade et un parc aquatique seraient construits.
Dévoilé pour la première fois en mai dernier, le projet sango (une des langues officielles du pays) vise essentiellement à faire de la Centrafrique un hub international d’investissement et de développement de la cryptomonnaie.
Deuxième pays le moins développé du monde selon l’ONU, la Centrafrique est devenue en avril dernier, le premier pays d’Afrique et seulement le deuxième au monde (après le Salvador) à adopter le Bitcoin comme monnaie officielle.
L’adoption de la finance numérique par ce pays déchiré depuis 2013 par une guerre civile a suscité de fortes appréhensions de la part de plusieurs institutions financières internationales et régionales, dont le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).
Les détracteurs du projet sango le jugent par ailleurs, « irréaliste » dans un pays où le taux de pénétration d’Internet est d’environ 11%, et le taux d’électrification se limite à 14,3%.
avec agence