Contrairement à une idée reçue, on peut perdre beaucoup d’argent en Bourse. Ainsi, Berkshire Hathaway, la holding du célèbre investisseur Warren Buffett, a dévoilé samedi une perte nette faramineuse de près de 44 milliards de dollars au deuxième trimestre, conséquence de la chute de ses actions sur les marchés boursiers, très secoués durant cette période.
Le premier semestre 2022 a en effet été le pire qu’ait connu la Bourse de New York depuis 1970. Ce n’est pas la première fois que la holding enregistre une telle perte: au premier trimestre 2020 déjà, la déroute des places boursières provoquée par la pandémie avait fait perdre près de 50 milliards de dollars à Berkshire Hathaway.
Entre avril et juin 2022, le total de la perte liée aux investissements sur les marchés s’élève à 53 milliards de dollars. Elle n’a pas pu être compensée par son bénéfice d’exploitation qui a crû sur la période de 39% à 9,28 milliards de dollars, grâce à l’assurance et aux activités dans les chemins de fer. Le portefeuille de Berkshire Hathaway est investi dans une cinquantaine d’entreprises, toutes américaines : des compagnies d’assurances aux trains en passant par l’énergie et les desserts glacés.
Au total, le groupe perd donc 43,8 milliards de dollars sur le trimestre, quand il en avait gagné 28 milliards l’an dernier à la même époque. « Le montant des gains/pertes d’investissement au cours d’un trimestre donné n’a généralement pas de sens », tempère Berkshire Hathaway dans son communiqué de résultats.
La holding avait, au premier trimestre, acheté plus de 51 milliards de dollars d’actions, faisant notamment passer la major pétrolière Chevron dans le top 4 de ses investissements aux côtés d’American Express, Apple et Bank of America.
Elle avait aussi acquis 14% d’Occidental Petroleum, augmenté sa participation dans le fabricant d’ordinateurs et imprimantes HP ainsi que dans l’éditeur de jeux vidéos Activision – en passe d’être racheté par Microsoft- , et prévu de racheter la compagnie d’assurances Alleghany pour 11,6 milliards de dollars.
Le Canadien Greg Abel a été désigné pour succéder à la tête de Berkshire Hathaway au multimilliardaire Warren Buffet, surnommé « l’Oracle d’Omaha » – du nom de sa ville natale dans le Nebraska -, et qui fêtera ses 92 ans à la fin du mois.
Les investisseurs suivent de près Berkshire Hathaway car, avec sa dizaine d’activités, ses résultats reflètent généralement les tendances économiques générales.
La Tribune