Un poulet-dinosaure, difficile à imaginer, n’est-ce pas ? Il ne s’agit pas du prochain monstre terrifiant de Jurassic Word, mais l’expérience tout à fait concrète menée en 2016 par une équipe de scientifiques chiliens pour étudier la proximité génétique des oiseaux et des animaux de l’ère Mésozoïque.
Après avoir visionné l’intégralité des films de la saga Jurassic Park, puis Jurassic World, nous savons que tenter de ressusciter les dinosaures n’est pas vraiment l’idée du siècle. Contrairement au professeur John Hammond, qui recrée de nombreuses espèces à partir d’une goutte de sang prélevée sur un moustique fossilisé, des chercheurs de l’Université du Chili, à Santiago, ont réussi en 2016 à créer un hybride de dinosaure et de poulet grâce à une manipulation génétique. Avec cette expérience, les chercheurs voulaient montrer qu’il existe de grandes similitudes dans le patrimoine génétique des deux espèces. Non, vous n’êtes pas sur l’île fictive d’Isla Nublar, mais bel et bien au cœur d’un projet scientifique bien réel mené en 2016.
Près de 65 millions d’années après la collision d’un météore ayant provoqué l’extinction des dinosaures, nous conservons encore quelques traces de leur passage. Ou plutôt, de leurs descendants, les oiseaux, sont les seuls à avoir un os en commun avec les dinosaures : le Fibula. « Cette fibula est caractéristique des oiseaux, les seuls à avoir développé cette baguette osseuse. Ce qui est étrange, c’est qu’on a retrouvé le même genre de structure chez les dinosaures », explique à l’époque Alexander Vargas, l’un des chercheurs, dans une interview accordée à Vice. Chez les dinosaures à plumes disparus, tels que l’Archaeopteryx ou l’Epidexipteryx, cet os en forme de tube se prolongeait jusqu’à la cheville, et servait à supporter le poids du corps. Comme l’évolution a progressé, cet os du péroné s’est progressivement réduit, puis les plumes, les ailes et aussi un bec est apparu.
Les scientifiques avaient l’idée d’identifier quels étaient les gènes à l’origine de cette évolution en procédant à une « évolution inversée » de leur mutation. « Nous avons empêché l’action d’une des protéines – Indian Hedgehog (IHH) – liées au développement du tissu osseux afin que la fibula continue de grandir. Du coup, ça donne un ‘poulet à l’ancienne’ avec une fibula qui va jusqu’à sa cheville !« , poursuit Alexander Vargas. Résultat ? Ils ont remarqué que la fibula continuait de grandir comme celle d’une jambe de dinosaure sur un embryon de poulet. Lorsque le gène mentionné plus haut a été bloqué, un autre gène, le PthrP, s’est alors exprimé plus fortement et a encouragé l’os à grandir. « Ça prouve le lien très fort qui existe entre les deux espèces. Le poulet a encore beaucoup de restes de dinosaure en lui« , analyse le scientifique. Déjà, en 2015, des paléontologues avaient réussi à génétiquement modifier le bec d’un embryon de poulet pour le transformer en un museau similaire à ceux qu’avaient les dinosaures, rapportait LiveScience à l’époque.
avec ça m’interesse
