La visite de cinq jours du dirigeant algérien à Pékin intervient environ quatre semaines avant le Sommet des BRICS, un groupe de pays émergents auquel l’Algérie espère adhérer.  

Le président chinois, Xi Jinping, a manifesté l’intérêt de son pays pour la réalisation de plusieurs projets stratégiques en Algérie, dont la construction de deux chemins de fer, l’extension d’un port et l’implantation d’une grande usine de batteries au lithium, en marge d’une visite de cinq jours du président algérien Abdelmadjid Tebboune en Chine, a rapporté l’agence de presse officielle algérienne APS, mardi 18 juillet.

Lors de ces entretiens avec M. Tebboune, le dirigeant chinois a affiché l’intérêt de son pays pour le projet d’extension du port d’Annaba (nord-est), et souligné la volonté de Pékin d’implanter « l’une des plus grandes usines de batteries au lithium » en Algérie, a-t-on ajouté de même source.

Il a également indiqué que Pékin est disposée à construire le chemin de fer de Gara Djebilet-Béchar (ouest de l’Algérie), où le consortium chinois CMH s’apprête à exploiter une mine de fer et à installer une usine de production d’acier dans le cadre d’une coentreprise avec l’Entreprise nationale algérienne de fer et d’acier (Feraal) et d’un autre chemin de fer destiné au transport du phosphate. L’APS n’a pas divulgué plus de détails sur ce dernier projet de chemin de fer. En mars dernier, les compagnies minières chinoises Wuhuan et Tian’an avaient créé une coentreprise avec des sociétés algériennes pour le développement d’une mine de phosphates située dans l’est de l’Algérie et la construction d’un complexe de production d’engrais phosphatés pour un investissement global estimé à 7 milliards de dollars.

« La Chine est prête à travailler avec l’Algérie pour renforcer les communications stratégiques, approfondir les échanges et la coopération et assurer le développement constant et à long terme du partenariat stratégique global Chine-Algérie », a déclaré le président Xi à M. Tebboune, lors de leur rencontre au Palais du Peuple à Pékin.

Le président algérien a entamé lundi une visite d’Etat de cinq jours en Chine, la première depuis son accession à la présidence de son pays fin 2019. Il est accompagné de neuf ministres (Energies et mines, Affaires étrangères, Industrie, Commerce, etc.) et des patrons de grandes entreprises comme Mobilis et Sonatrach.

Au terme de leurs entretiens, le président algérien et le chef de l’État chinois ont signé 19 accords et mémorandums d’entente dans des secteurs comme le commerce, le transport ferroviaire ou l’agriculture.

Le président chinois a par ailleurs exprimé le « soutien absolu » de son pays à l’adhésion de l’Algérie au groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). L’Algérie avait officiellement présenté en novembre 2022 une demande d’adhésion à ce bloc de pays émergents qui cherche à faire contrepoids aux puissances économiques occidentales dominantes.

Alger entretient des relations économiques solides avec Pékin. L’empire du Milieu a détrôné en 2014 la France en tant que premier fournisseur de ce pays d’Afrique du Nord riche en ressources naturelles. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint environ 7,3 milliards de dollars en 2021, selon des statistiques publiées par les douanes algériennes.

D’après les données de la China Africa Research Initiative, un programme de recherche de l’Université américaine Johns-Hopkins, la Chine détient désormais 17 % des parts de marché en Algérie, contre 10 % pour la France et 7 % pour l’Italie, et le revenu annuel brut des entreprises chinoises y dépasse les 7,5 milliards de dollars. Ces entreprises sont notamment actives dans les domaines de l’exploitation des ressources naturelles et de la construction des infrastructures et des logements.

avec agence