Valkey poursuivra le développement sur Redis 7.2.4 et maintiendra le projet disponible pour l’utilisation et la distribution sous la licence open source Berkeley Software Distribution (BSD) à trois clauses. Les géants du cloud computing tels que Google, AWS, Oracle et d’autres ont contribué à la création de ce nouveau projet Valkey.
La Fondation Linux lance une alternative open source à la base de données Redis
Redis (l’acronyme de REmote DIctionary Server qui peut être traduit par « serveur de dictionnaire distant ») est un magasin de structure de données clef/valeur en mémoire open source rapide. Il propose un ensemble de structures de données en mémoire polyvalentes qui vous permet de créer facilement un large éventail d’applications personnalisées. Les principaux cas d’utilisation de la base de données Redis comprennent la mise en cache, la gestion des sessions, la fonctionnalité pub/sub et les classements. Redis est distribué sous licence BSD, écrit en langage C optimisé et prend en charge plusieurs langages de développement.
Sa vitesse et sa facilité d’utilisation en font une solution de choix pour toutes les applications (Web, mobiles, jeux, technologies publicitaires et Internet des objets) qui nécessitent les meilleures performances. AWS assure la prise en charge de Redis via un service de base de données entièrement géré et optimisé nommé « Amazon ElastiCache for Redis », et permet également aux clients d’exécuter un système Redis autogéré sur AWS EC2. Cependant, Redis a décidé d’abandonner la licence BSD à trois clauses au profit d’une approche de licence double. Ce changement a suscité un tollé et de vives protestations dans la communauté.
Compte tenu du récent changement opéré par Redis pour adopter une double licence de disponibilité à la source pour toutes ses versions futures du logiciel (Redis Source Available License v2 et Server Side Public License v1), la Fondation Linux a annoncé jeudi la création d’un fork de Redis. Dans un communiqué de presse publié jeudi, la Fondation Linux explique :
Valkey est compatible avec les plateformes Linux, macOS, OpenBSD, NetBSD et FreeBSD. En outre, la communauté continuera à travailler sur sa feuille de route actuelle, qui comprend de nouvelles fonctionnalités telles qu’une migration plus fiable des slots, des améliorations spectaculaires en matière d’évolutivité et de stabilité du système de clustering, des améliorations des performances multithread, des déclencheurs, de nouvelles commandes, la prise en charge de la recherche vectorielle, et bien d’autres choses encore. Amazon Web Services (AWS), Google Cloud, Oracle, Ericsson et Snap inc. soutiennent Valkey.
« J’ai travaillé sur Redis open source pendant six ans, dont quatre ans en tant que membre de l’équipe centrale qui a conduit Redis open source jusqu’à la version 7.2. Je suis très attaché aux logiciels open source et je veux continuer à y contribuer. En créant Valkey, les contributeurs peuvent reprendre là où nous nous sommes arrêtés et continuer à contribuer à une communauté open source dynamique », a déclaré Madelyn Olson, ancienne responsable de Redis, co-créatrice de Valkey et ingénieure principale chez AWS. L’initiative de la Fondation Linux est saluée alors que les critiques visant Redis continuent de plus belle.
Il convient de rappeler que le projet Valkey de la Fondation Linux n’est pas le premier fork de Redis depuis le début de la controverse. Le projet Redict a été présenté la semaine dernière comme un fork open source indépendant et non commercial de Redis. Il est basé sur le code source sous la licence BSD à trois clauses de Redis, et toutes les modifications à partir de ce point sont placées sous la Lesser GNU General Public license (LGPL-3.0-only).
Adoption d’une nouvelle politique de licence chez Redis : une situation prévisible ?
D’une certaine manière, cette décision n’est pas surprenante. Nous avons vu d’autres sociétés open source comme MongoDB, Elastic et Confluent prendre des mesures similaires. Même Redis – à l’époque où il s’appelait encore Redis Labs – a connu une série de changements en 2018 et 2019 qui ont modifié la façon dont il concédait des licences à ses modules Redis. C’est à ce moment-là que l’entreprise a introduit la première version de sa licence Redis Source Available License.
« Nous avons changé pour les mêmes raisons, je pense, que tout ce qui est venu avant nous a changé, à savoir la protection de notre investissement que nous faisons dans l’open source », a expliqué le PDG de Redis, Rowan Trollope, qui a rejoint l’entreprise il y a un peu plus d’un an. « En particulier avec Speedb, il s’agit d’un investissement important pour nous en tant que startup. Si nous mettons cela en place et que les fournisseurs de services en nuage ont la possibilité de le prendre et de l’envoyer rapidement à leurs clients – essentiellement sans rien payer – cela nous pose un problème, comme vous pouvez l’imaginer ».
L’entreprise est tout à fait consciente de la façon dont cela peut être perçu par la communauté open source. Redis Trollope, qui a rejoint la société il y a un peu plus d’un an, a expliqué qu’il avait informé un grand nombre de clients de ce changement et qu’il n’avait rencontré aucune controverse. Il est également conscient que ces nouvelles licences signifient que Redis ne sera pas considéré comme un logiciel libre, du moins selon la définition de l’Open Source Institute. Mais il a également souligné que Redis prévoit de continuer à travailler de manière ouverte et de permettre à n’importe quelle entreprise de déployer la version open source de Redis.
« Je ne serais pas surpris qu’Amazon sponsorise un fork », a-t-il ajouté. « Microsoft a déjà acquis une licence pour Redis. Nos portes sont ouvertes pour que Google et Amazon puissent obtenir une licence pour le logiciel. Ce n’est pas qu’ils ne peuvent pas continuer à distribuer Redis, ils doivent simplement conclure un accord commercial avec nous ».
Avec ce changement de licence, l’entreprise consolide également Redis Stack et Redis Community Edition en une seule distribution. Redis Stack a été lancée en 2022 en tant que distribution de pointe combinant certains des modules les plus populaires, un outil de visualisation et un SDK client. En raison de la licence BSD, Redis n’a pas pu intégrer ses dernières innovations dans Redis Core, ce qui signifie qu’il lui manquait des fonctionnalités telles que la recherche et l’interrogation, par exemple. Selon Trollope, cette évolution permettra de simplifier la tâche des utilisateurs qui devaient auparavant télécharger plusieurs éléments pour tirer le meilleur parti de Redis.
Sources : communiqué de presse de la Fondation Linux, projet Valkey