Les difficultés persistent du côté d’Intel. La société, qui avait déploré des pertes d’exploitation supérieures à 5 milliards de dollars en 2022, a fait pire en 2023, avec 7 milliards de dollars de pertes pour son activité de fondeur. La division de fabrication de puces du géant américain a d’ailleurs fortement ralenti l’an dernier, avec un chiffre d’affaires de 18,9 milliards de dollars, en baisse de 31% sur un an. Avec des revenus en baisse et une concurrence féroce, Intel se bat et croit pouvoir retrouver sa position de leader de l’industrie des semi-conducteurs.
À quoi ces pertes colossales sont-elles dues ? Intel les attribue à des décisions stratégiques malheureuses, comme le retard dans l’adoption des machines à ultraviolets extrêmes (EUV) de ASML. Cette erreur a conduit Intel à sous-traiter une partie importante de sa production de puces à des fabricants externes, comme TSMC.
Une seule de ces machines à ultraviolets extrêmes coûte 350 millions de dollars. C’est pour retrouver sa compétitivité qu’Intel investit massivement dans les outils EUV. La firme de Santa Clara y travaille pour réduire sa dépendance à l’égard des fabricants externes, comme c’est clairement le cas aujourd’hui.
La société compte sur l’expansion – coûteuse – de ses usines de puces et sur des partenariats stratégiques, comme celui conclu avec Microsoft pour un montant supérieur à 15 milliards de dollars, ou la subvention de 8,5 milliards de dollars accordé par Joe Biden, dans le cadre du Chips and Science Act. Suffiront-ils à relancer la division de fabrication de puces d’Intel ?
Au milieu de tous ces défis, l’heure est à l’optimisme. Intel pense pouvoir regagner son leadership dans l’industrie des semi-conducteurs. Avec un plan ambitieux et des investissements importants, la société pense revenir à la rentabilité d’ici 2027, pour renforcer sa position sur le marché mondial.
C’est grâce à l’innovation et à la qualité de ses produits que l’entreprise parviendra à reconquérir la confiance des clients et des investisseurs. En se concentrant sur la technologie EUV et en modernisant ses infrastructures de production, Intel est convaincue de renforcer sa compétitivité.
L’entreprise ne pense pas à une seconde, en tout cas officiellement, pouvoir tomber dans une situation similaire à celle d’AMD, et espère au contraire signer de nouveaux contrats avec des géants comme Nvidia et Apple, comme elle vient de le faire avec Microsoft.
Source : Reuters