Il ne s’agit que de tests et nous sommes loin d’un usage réel ou même d’une commercialisation auprès du grand public, il faudra pour cela attendre 2030. Mais la 6G vient encore de montrer tout son potentiel. Il y a quelques jours, au Japon, les opérateurs de télécommunications NTT Docomo, NTT, NEC et le géant nippon de la Tech, Fujitsu, ont mis au point un appareil sans fil capable d’atteindre les 100 Gbit/s en 6G. Le tout sur une distance allant jusqu’à 100 mètres. Une prouesse ô combien prometteuse, qui fait suite au test salvateur mené par LG fin 2022 jusqu’à 1 Tbit/s !
Avec de tels débits, télécharger un film en 4K ne prendrait que 2 à 3 secondes de votre temps. S’emparer de la version PC de Helldivers 2 (environ 70 Go) ne demanderait que 5 petites secondes. Même si la course aux débits peut paraître exagérée et même inutile pour certains, il faut avouer que cela ouvre quelques perspectives alléchantes, aussi bien pour le grand public que pour les professionnels, ou même les médias.
Sur le papier donc, la 6G dispose de la capacité d’être entre 5 et 20 fois plus rapide que la 5G, tout dépend évidemment des débits théoriques annoncés un peu partout dans le monde, pouvant aller de 5 à 20 Gbit/s). Rappelons qu’en France, Orange, l’opérateur qui propose les meilleurs débits sur la dernière génération ouverte au public, a été flashé à 275 Mbit/s en moyenne ces derniers mois.
Fujitsu et les opérateurs japonais expliquent avoir mené des tests de vérification dans les bandes 100 GHz (en extérieur) et 300 GHz (en intérieur), à l’aide d’un appareil sans fil conçu après une longue phase de recherche et développement, les travaux ayant démarré dès 2021. Ces fréquences utilisent le spectre appelé « sub-terahertz » (sub-THz), l’une des principales innovations de la 6G.
Le débit de 100 Gbit/s a été atteint en maintenant une distance de 100 mètres entre l’émetteur et l’appareil récepteur. Notons qu’il n’y avait aucun obstacle entre les deux, le but étant bien de mesurer la capacité maximale théorique de la technologie. Si cela peut sembler prodigieux, gardons les pieds sur terre, car la distance reste plutôt faible.
La 6G aura pour force principale une hausse remarquable des débits et une diminution de la latence. Sauf que celles-ci n’interviendront vraiment que sur des portées limitées. Des compromis technologiques seront bien entendu trouvés pour optimiser les débits, mais ils seront forcément plus faibles qu’annoncés, à l’instar de la 5G ou de la 4G en leur temps.
On en vient donc à la question des usages de la 6G, qui devraient se diriger vers le téléchargement ultra-rapide, le streaming vidéo ultra-HD et le contrôle en temps réel pour les véhicules autonomes, si les infrastructures et équipements sont suffisamment nombreux. On peut aussi imaginer un possible retour du metavers, et l’émergence de la communication holographique. Il faudra tout de même un peu de patience.
Sources : Fujitsu