La responsable du design de chez VAST, Hillary Coe, l’explique très bien : l’intérieur de la station spatiale Haven-1 est conçu pour que « vous vous y sentiez comme chez vous ». C’est-à-dire, si votre chez-vous reflète un certain niveau de design et de luxe, et qu’il est vide.
Des murs garnis à l’érable clair, des éclairages tamisés et réglables, un système de duvet-lit « queen size » dessiné et breveté spécialement pour la future station, et une large vue sur notre planète pour des selfies in-cro-yables : Haven-1 ne sera pas particulièrement vaste, mais la station de VAST devrait ressembler à un Apple Store de l’extrême.
Ce sera beau, pur, chaud, accueillant, bref, l’expérience astronautique à son paroxysme. Logique, puisqu’Hillary Coe, à qui l’on doit une partie du design des combinaisons et de l’intérieur de Crew Dragon, est aussi passée par Apple et a fait appel à Peter Russell-Clarke, designer de plusieurs i-objets de la marque à la pomme.
Il n’empêche, VAST a donc terminé le design de sa première station spatiale, Haven-1. Pour l’instant, son lancement est toujours prévu dès l’an prochain, un agenda particulièrement ambitieux (il faudra juger sur pièce, l’entreprise n’ayant jamais communiqué sur les avancées réelles de cette production).
Une fois en orbite, la « première station orbitale privée » sera rejointe périodiquement par des capsules Crew Dragon et accueillera pour des missions courtes des astronautes privés de tous horizons. À la recherche d’une expérience plus hôtelière que celle de l’ISS ? Très certainement. Avec une facture sans aucun doute plus élevée aussi : dans Haven-1 vous pouvez regarder la Terre avec votre thé lyophilisé à la main (mais oui, il est bio !), mais aussi faire de la science, si l’envie vous en prenait. Votre environnement est calme, zen.
« Vous voudrez vous asseoir dans Haven-1 et trouver un traitement contre le cancer », explique Hillary Coe. Alors que, quand même, ça aurait été dommage de faire ça dans cette ISS mal rangée, toute blanche et pleine de fils. Pff, impossible !
Le plus étonnant dans cette vaste communication pleine de design et de riches intentions, c’est qu’il ne faudrait pas prendre VAST de trop haut. Car l’entreprise, malgré ses ambitions éponymes, peut se permettre de viser très haut. Son fondateur Jed McCaleb est un crypto-milliardaire qui pense très sérieusement que l’avenir de l’humanité passera par le fait d’avoir des centaines, des milliers, des millions de gens dans l’espace pour étendre la civilisation.
Sa start-up est tout à fait consciente de s’adresser à un public limité, tout comme le fait de les attirer avec une offre encore « plus exclusive » que celle de la simple capsule de SpaceX ou des missions Axiom. L’entreprise l’assume, en espérant que cela étendra l’horizon des possibles pour les agences, les innovateurs et même les scientifiques.
Et il ne s’agit pas que de design ! VAST a bel et bien recueilli les retours d’expériences d’astronautes de la NASA pour concevoir sa station intelligemment, avec un intérieur fonctionnel. Drew Feustel (3 missions, 225 jours en orbite) n’a pas manqué de louer les efforts sur tous les détails pour être mieux connecté et interconnecté à bord, et faire « progresser l’humanité, sur Terre et au-delà ». Vous prendrez bien un petit thé ? Il est bio.
Avec Wired