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Publié Le 6 décembre, 2021 4:53 pm
Parag Agrawal, nouveau patron de Twitter

L’Autriche, secouée par un scandale politico-judiciaire, a eu trois chanceliers en… Eden Hazard vers un retour en Premier League ? Parag Agrawal, nouveau patron de Twitter © TWITTER/AFP – -, Justin TALLIS Parag Agrawal, nouveau patron de Twitter

Parag Agrawal, successeur de Jack Dorsey à la tête de Twitter, est né en Inde. Il rejoint ainsi une cohorte impressionnante de PDG indiens de la tech, de Google à Microsoft en passant par Adobe ou IBM. Retour sur une success story de l’immigration.

Et de six! A l’annonce de la nomination d’un nouveau PDG à la tête de Twitter, c’est le depart de Jack Dorsey, le fondateur, qui a capté l’attention de la plupart. Mais pas de tous. L’Irlandais Patrick Collison, PDG de la société de paiement par Internet Stripe, a noté, sur Twitter, le fait que le nouveau PDG, Parag Agrawal, était indien: « Google, Microsoft, Adobe, IBM, Palo Alto Networks, et maintenant Twitter sont dirigés par des PDG qui ont grandi en Inde.

C’est merveilleux d’observer l’incroyable succès des Indiens dans le monde de la technologie et un bon rappel des possibilités que l’Amérique offre aux immigrants. » Le tweet s’est attiré cette réponse d’Elon Musk: « Les États-Unis bénéficient grandement du talent indien! »

Coïncidence, cette concentration de dirigeants? Certainement pas. Les ingénieurs et cadres dirigeants d’origine indienne sont nombreux dans la Silicon Valley, et leur ascension au sommet ne doit rien au hasard. Elle est la conséquence directe du recours massif à l’immigration, sans lequel la Silicon Valley n’aurait jamais pu devenir la success story que l’on sait.

Plus de 60 % des salaries de l’informatique, des mathématiques et de l’ingénierie dans la Silicon Valley sont nées à l’étranger, selon le 2020 Silicon Valley Index. Beaucoup viennent d’Inde: depuis 2009, 65% des visas H-1B (accordés en majorité aux salariés de la tech) sont allés à des Indiens, selon le département d’Etat. Dans une étude de 2015, le Migration Policy Institute comptabilisait 89.000 Indiens vivant dans la Silicon Valley, et 86.000 autres à San Francisco et Oakland.

 « L’une des nôtres »

L’administration Trump a certes ralenti l’immigration « hi-tech » en provenance d’Inde, mais elle n’a pas fondamentalement changé la tendance. Au risque de ressasser un cliché, beaucoup de parents, en Inde, poussent leurs enfants à exceller en maths et en sciences, le chemin le plus sûr du succès à leur yeux. De fait, les immigrants indiens sont parmi les plus instruits: en 2016, 77,5 % d’entre eux avaient une licence ou un diplôme supérieur, contre 31,6 % des Américains de naissance.

Autre facteur d’attractivité, pour la Vallée: le manque de dynamisme et les obstacles bureaucratiques qui ont longtemps plombé l’Inde et poussé plusieurs générations d’ingénieurs à quitter le pays. Parag Agrawal, le nouveau PDG de Twitter, est jeune (37 ans), mais beaucoup de ses confrères appartiennent à une génération d’ingénieurs et informaticiens qui ont fui les blocages et salaires médiocres de leur pays d’origine.

Tout cela, cependant, n’aurait pas suffi à fissurer le « plafond de verre » de la Silicon Valley, notoirement dominée par des hommes blancs anglo-saxons. Avant les années 90, les PDG indiens se comptaient sur les doigts d’une main. Il faudra attendre 2001 pour qu’un seuil important soit franchi, avec la nomination d’Indra Nooyi à la tête de Pepsi. C’est la première femme d’origine indienne à diriger l’une des 100 plus grandes entreprises américaines. Dans son autobiographie, elle raconte une anecdote qui en dit long sur les mentalités de son pays d’origine et de son pays d’accueil. Lors d’une visite aux Etats-Unis, en 2009, le Premier ministre indien Singh s’exclame en la rencontrant: « Oh! Mais elle est l’une des nôtres! ». Barack Obama, qui l’accompagne, ajoute du tac au tac: « Ah, mais elle est aussi l’une des nôtres! ».

Nooyi a ouvert une brèche, d’autres s’y engouffrent, comme Vikram Pandit, nommé PDG de Citigroup en 2007. En 2011, Time publie un article au titre parlant: « La première exportation de l’Inde: les PDG ». Pour expliquer ce phénomène, le magazine liste quelques raisons possibles: « Multiculturalisme? Cochez la case. Environnement concurrentiel complexe? Cochez. Économie en développement avec des ressources limitées? C’est le cas. Et ils ont grandi en parlant anglais, la langue du commerce mondial. »

Le filon se tarit

Dans la Silicon Valley, la promotion des Indiens est encore plus rapide et massive, tant leur présence est importante parmi les ingénieurs. Selon une estimation de 2007, plus de 13% des start-up de la Vallée ont été fondées par des Indiens, alors qu’ils représentent moins de 1% de la population des Etats-Unis. Et si l’on en croit une estimation selon laquelle plus du tiers des employés de Microsoft sont indiens ou d’origine indienne, le choix de Satya Nadella comme PDG n’a rien de surprenant.

On ne saura jamais combien de milliards de dollars l’Amérique a économisé en « piquant » à l’Inde plusieurs générations d’ingénieurs brillants. On sait, en revanche, que le filon risque de se tarir: l’écosystème des start-up, en Inde, est désormais bien vivant. Le rêve américain n’est plus qu’une option parmi d’autres.

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