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Publié Le 20 décembre, 2022 5:15 am

Des mesures similaires ont été prises par plusieurs autres fournisseurs de services cloud

Microsoft a mis à jour ses conditions générales d’utilisation il y a quelques jours. Au sein de celles-ci, on retrouve désormais l’impossibilité de faire du minage crypto via les services en ligne, sans autorisation délivrée par l’entreprise. La décision a été indiqué via une mise à jour de ses conditions de licence universelles pour les services en ligne qui sont entrées en vigueur le 1er décembre. Ce document couvre tout « service hébergé par Microsoft auquel le client s’abonne dans le cadre d’un contrat de licence en volume Microsoft », concernant principalement Azure.

Depuis le 1er décembre 2022, les utilisateurs Microsoft ne sont plus autorisés à miner via les plateformes de cloud sans l’obtention préalable d’une autorisation de l’entreprise. C’est dans une mise à jour sa « Politique d’utilisation acceptable » que l’entreprise a précisé que « le minage de crypto-monnaie est interdit sans l’approbation préalable de Microsoft ».

Les nouvelles restrictions visent à accroître la stabilité de ses services cloud. En effet, interrogée sur ce changement, l’éditeur de Windows a déclaré que le minage de crypto-monnaie pouvait « perturber ou même nuire aux services en ligne et à ses utilisateurs » :

« Le minage de cryptomonnaies peut souvent être liée à la cyberfraude et aux attaques abusives telles que l’accès et l’utilisation non autorisés des ressources des clients. Nous avons apporté cette modification pour protéger davantage nos clients et atténuer le risque de perturbation ou d’altération des services Microsoft Cloud. L’autorisation d’exploiter la crypto peut être envisagée pour des tests et la recherche de détections de sécurité », a expliqué un porte-parole de Microsoft.

Cette mise à jour, en vigueur depuis le début du mois, concerne l’ensemble des utilisateurs Microsoft, y compris les clients payants : « Ni le client, ni ceux qui accèdent à un service en ligne par l’intermédiaire du client, ne peuvent utiliser un service en ligne pour miner de la crypto-monnaie sans l’approbation écrite préalable de Microsoft ».

Microsoft ne semble pas avoir rendu publique cette décision au-delà de la page Résumé des modifications et, ces dernières heures, dans un avis aux partenaires intitulé : « Actions importantes que les partenaires doivent entreprendre pour sécuriser l’écosystème des partenaires ».

Ce document indique que « la politique d’utilisation acceptable a été mise à jour pour interdire explicitement le minage de crypto-monnaies dans tous les services en ligne Microsoft, à moins qu’une pré-approbation écrite ne soit accordée par Microsoft ». Puis, il est marqué : « Nous suggérons de demander une pré-approbation écrite de Microsoft avant d’utiliser Microsoft Online Services pour le minage de crypto-monnaies, quelle que soit la durée d’un abonnement ».

Bien que la société ait introduit des restrictions sur le minage de crypto-monnaies via les Microsoft Online Services, l’entreprise a également noté qu’elle pourrait envisager d’autoriser le minage de crypto-monnaies à des fins de recherche et de test.

Microsoft Online Services est un élément clé de la stratégie de logiciel en tant que service de l’entreprise. Les services en ligne incluent le réseau de cloud computing Microsoft Azure, que les utilisateurs utilisent pour le minage de crypto-monnaie. Microsoft avait déjà expérimenté le lancement d’Ethereum Blockchain en tant que service sur Azure en 2015 avant de mettre fin discrètement au service Azure Blockchain en septembre de l’année dernière.

« Le 10 septembre 2021, Azure Blockchain sera mis hors service. Veuillez migrer les données du grand livre du service Azure Blockchain vers une offre alternative en fonction de votre statut de développement en production ou en évaluation », a annoncé Microsoft dans un billet de blog. Microsoft a fermé Azure Blockchain six ans après son lancement. Avec Azure BaaS, la firme de Redmond avait pour objectif de mettre à disposition des entreprises une place de marché blockchain certifiée. Cependant, les analystes estiment que le service n’a pas rencontré le succès escompté.

Azure Blockchain comptait parmi ses rares clients General Electric, J.P. Morgan, Singapore Airlines, Starbucks et Xbox (propriété de Microsoft). De plus, ils estiment que Microsoft n’a pas fait grand-chose pour mettre à jour le service dernièrement. Dans son annonce, l’entreprise a cité un certain nombre d’alternatives à Azure BaaS et suggère aux clients de migrer vers l’une d’entre elles. Il existe plusieurs alternatives à Azure BaaS, mais Microsoft a recommandé ConsenSys Quorom Blockchain Service. D’ailleurs, l’annonce souligne certains des avantages de Quorum Blockchain Service :

  • offre gérée : Quorum Blockchain Service n’a pas de frais de gestion supplémentaires par rapport à Azure Blockchain Service ;
  • technologie de grand livre : basée sur ConsenSys Quorum qui est une version améliorée de la technologie de grand livre GoQuorum utilisée dans Azure Blockchain Service. Aucun nouvel apprentissage n’est nécessaire ;
  • continuité : vous pouvez migrer vos données existantes vers Quorum Blockchain Service de ConsenSys.

« Quorum Blockchain Service (QBS) est un service blockchain entièrement géré qui offrira une expérience de migration transparente aux clients de Microsoft », indique le site Web de ConsenSys. « Avec QBS, les utilisateurs n’ont pas besoin de provisionner manuellement le matériel, de configurer les logiciels ou de mettre en place les composants de réseau et de sécurité ».

Microsoft prend la même décision que plusieurs grandes entreprises technologiques

Avec cette mise à jour, Microsoft s’ancre dans la lignée d’autres grandes enseignes de la technologie. Google interdit déjà le minage de crypto-monnaie sur sa plateforme cloud aux utilisateurs qui ne disposent pas d’une autorisation. Même cas de figure chez Amazon Web Services qui n’autorise pas le minage de cryptomonnaie qui tire partie de ses serveurs. Oracle a, pour sa part, complètement interdit le minage de crypto-monnaie sur son cloud.

OVHCloud ne le permet pas. Dans ses conditions d’utilisation, il est écrit :

OVHCloud

Sauf disposition contraire expresse du présent Contrat, le Client n’aura aucun droit, et le Client s’engage spécifiquement à ne pas le faire, et prendra des mesures commercialement raisonnables pour s’assurer que chaque Utilisateur ne (…) (C) s’engager pas dans le minage de crypto-monnaie,(…) par souci de clarté, le minage de crypto-monnaie, les attaques par déni de service, le spam ou toute autre activité conçue pour, ou capable de perturber, endommager ou limiter la fonctionnalité de tout Service OVHcloud est strictement interdite. Cela n’affecte pas le droit du Client d’utiliser des mécanismes de consensus tels que la « preuve de participation » pour vérifier les transactions dans la blockchain, à condition que ces mécanismes ne relèvent pas des restrictions énoncées ci-dessus.Digital Ocean nécessite une autorisation écrite.

Mais il n’y a jamais eu une telle interdiction générale auparavant. Alors pourquoi maintenant ?

Avant la déclaration du porte-parole de Microsoft, certains avaient émis l’hypothèse selon laquelle Microsoft pourrait craindre que les mineurs ne paient pas leurs factures de cloud.

Le secteur de la crypto-monnaie étant en proie aux scandales en tout genre (à l’instar de FTX), associé aux valeurs de nombreux jetons bien en deçà des sommets historiques, les positions des mineurs peuvent être… disons précaires. Le fait que Microsoft ait rappelé aux partenaires de ne pas autoriser le minage de crypto a soutenu cette hypothèse car Microsoft ne traite pas directement avec la plupart des clients. Si quelqu’un connaît des mineurs de chiffrement utilisant Azure, ce sont les partenaires qui les ont inscrits.

Plusieurs médias ont également souvent relayé des rumeurs de pénuries de capacité Azure. Peut-être que Microsoft essaie de se débarrasser du secteur de la crypto et de trouver des clients plus stables pour l’infrastructure dont il dispose ?

Sources : Microsoft (12), OVHCloud




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